Rebbadj : "J'ai regardé des tutos pour réguler mon alimentation, mon sommeil..."

  • Top 14 - Swan Rebbadj (Toulon) contre Perpignan
    Top 14 - Swan Rebbadj (Toulon) contre Perpignan
  • XV de France - Rebbadj.
    XV de France - Rebbadj.
  • XV de France - Rebbadj.
    XV de France - Rebbadj.
Publié le Mis à jour
Partager :

CHAMPIONS CUP - Indiscutable depuis de longs mois sur la rade, Swan Rebbadj (25 ans) est devenu international fin novembre. Une surprise incroyable, pour un joueur qui ne pensait même pas faire partie "des petits papiers" du staff de Fabien Galthié.

Swan, comment se passe votre début de saison ?

Je ne sais pas si je suis sur un nuage, mais j'essaye de ne pas me prendre la tête. Je tente d'être bon quand le staff fait appel à moi, et j'ai l'impression que ça se passe plutôt bien pour moi. En tout cas, je me sens bien.

On a l'impression que Toulon monte en puissance depuis plusieurs semaines. Le ressentez-vous ?

Même si je n'ai pas joué contre le Stade français, car j'étais avec le XV de France, c'est en effet quelque chose que le groupe ressent... Et ça se voit la semaine : on se trouve plus facilement à l'entraînement, on fait plus de passes après-contact. Et comme on joue comme on s'entraîne : l'équipe joue de mieux en mieux. Malheureusement, on ne parvient pas à véritablement tuer les matchs. On a toujours un passage à vide qui nous met en difficulté. Contre Sale, il nous a notamment coûté deux essais... Peut-être que nous avons trop fermé le match ? Je ne sais pas, mais quoi qu'il en soit, cette victoire était très importante.

XV de France - Rebbadj.
XV de France - Rebbadj.

Pensez-vous que ces trous d'airs viennent d'une carence physique ?

Non c'est simplement lié à une ou plusieurs erreurs. Parfois on manque de contrôle, d'attention, et on perd une touche qui nous fait mal. C'est de l'inattention, et on va pouvoir s'améliorer.

Personnellement, vos responsabilités évoluent-elles avec les années ?

J'ai un rôle similaire depuis plusieurs saisons : je suis super à l'aise dans le groupe, si on me demande des conseils je les donne avec plaisir, et je suis friand de ce que peuvent m'apporter les autres joueurs.

Depuis deux saisons, vous avez énormément joué (avec notamment 25 matchs, dont 22 titularisations la saison passée, sur 26 rencontres disputées par Toulon) alors même que vous évoluez à des postes très exigeants physiquement. Êtes-vous un marathonien ?

Je ne sais pas si je suis un marathonien (sourire), mais je ne refuse jamais de jouer. Je pense que c'est la récompense de beaucoup de travail. Je n'ai pas de pouvoirs particuliers par rapport à un autre joueur, mais je dirais que j'ai appris à me connaître, en régulant mon train de vie, mon hygiène.

La saison passée, vous nous aviez notamment confié avoir régulé votre nutrition...

J'ai par exemple réduit ma consommation de viande, ce qui m'a beaucoup aidé. Pour le reste, j'ai regardé des tutos pour réguler mon alimentation, mon sommeil, et c'est ce travail sur mon hygiène qui m'a aidé. J'ai ainsi trouvé l'équilibre qui me permettait de récupérer et de performer le plus efficacement possible... J'ai mis des mois, des années à me chercher, et je pense aujourd'hui avoir compris comment fonctionnait mon corps. En plus de ma nutrition, j'ai également beaucoup travaillé sur la préparation mentale, à l'aide du club. Ça a franchement changé ma vie, et je me sens bien meilleur aujourd'hui.

"Le XV de France ? Je ne pensais même pas être dans les petits papiers"

En plus d'être devenu indiscutable à Toulon, vous avez connu votre première sélection le 28 novembre, contre l'Italie. Vous attendiez-vous à être appelé ?

Oh que non... Ce n'était pas pas simplement une surprise : c'était complètement inattendu, jusqu'au jour où j'ai reçu un coup de fil de Karim Ghezal (N.D.L.R. adjoint de Fabien Galthié). Au début je n'y croyais pas, c'était incroyable... C'est quelque chose que je n'ai pas vu venir : sincèrement, je ne pensais même pas être dans les petits papiers. Est-ce de la fausse modestie ? Je vous jure que non !

Aviez-vous rencontré le staff du XV de France au moment de la prise de fonction de Fabien Galthié ?

Beaucoup étaient persuadés que j'avais été contacté, mais non. Donc je ne m'attendais vraiment pas à être appelé. Ma réaction ? J'étais avec mon frère, et on n'en revenait pas. Toute la famille était contente pour moi.

XV de France - Rebbadj.
XV de France - Rebbadj.

Était-ce un rêve ?

C'est une chose que je n'imaginais pas, alors même que je suis professionnel depuis plusieurs saisons. C'était inaccessible à mes yeux, c'était bien plus qu'un rêve de gosse... Je ne peux même pas mettre de mots dessus.

Avec cette première sélection, vous avez réalisé la prophétie de Bernard Laporte, qui avait déclaré en 2015 que vous deviendriez international dans les cinq prochaines saisons. Cela dit, ces déclarations, alors que vous étiez encore Espoir au RCT, et n'aviez connu aucune sélection chez les jeunes, ne vous ont-elles pas mis une énorme pression ?

Aucune idée. C'est quelque chose que je n'ai ni bien ni mal vécu... C'était flatteur, et j'étais fier, surtout à l'époque, mais je ne pense pas que les déclarations de Bernard ont eu un impact quelconque sur ma carrière... En tout cas, elles ne m'ont pas mis une pression particulière, et je ne crois pas que tout cela ait pu ralentir ma progression...Non, le vrai événement qui a fait basculer ma carrière, c'était ma blessure à la cheville (N.D.L.R. fracture de la malléole en décembre 2017).

On vous écoute.

Sans cette blessure, je ne sais pas si je serais devenu international ou non, mais la seule certitude c'est que j'ai commencé à vraiment connaître mon corps et à prendre soin de moi à partir de ce moment.

Contrairement à beaucoup de joueurs, vous êtes passés à travers les radars : pas de pôle, pas de sélection chez les jeunes et une arrivée tardive (en Crabos) au RCT. Que représente pour vous cette sélection ?

J'ai reçu des messages de personnes de ma ville, d'anciens collègues, de mecs de mon club de Port-de-Bouc... Je suis content de faire ça pour eux : c'est une fierté de dingue.

Quelles ambitions cela vous donne pour la suite ?

Une fois qu'on a touché du doigt le XV de France, on a envie d'y revenir, c'est évident. Mais ce n'est pas moi qui décide (rires). Tout ce que je peux faire, c'est être performant en club, et de croiser les doigts.

Formé deuxième ligne, vous avez davantage évolué en troisième ligne cette saison (sept titularisations sur huit en flanker). Qu'est-ce que cela change pour vous ?

Pour être honnête, je joue surtout là où le staff me demande de jouer. S'il fallait jouer à l'aile je le ferais. Et avec le sourire. Donc c'est vrai qu'on m'a demandé depuis plusieurs mois de jouer davantage en troisième ligne, et je prends beaucoup de plaisir.

On imagine quand même que ce n'est pas la même façon de se positionner, de se déplacer...

C'est ce qui explique qu'au début je n'avais que peu de repères en troisième ligne. J'avais des réflexes de deuxième ligne (rires). J'ai dû apprendre à mieux me placer, à faire passer les "gros" à mon intérieur, à mieux couvrir le terrain... Mais à force de jouer flanker, je me suis réglé, et aujourd'hui je me sens super bien aux deux postes.

À pouvoir jouer de partout, ne craignez-vous pas à terme de ne plus jouer nulle part ?

Je n'ai aucun problème avec le fait d'être polyvalent. Et vous savez, même si on me demande de démarrer sur le banc, car c'est pour apporter telle et telle qualité à l'équipe, ça ne me pose pas le moindre problème. Tant que l'équipe progresse et gagne, je n'ai que faire de mon poste.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?