A suspense, historique ou soporifique... notre classement des 7 finales du Mondial
COUPE DU MONDE - Certaines ont été riches en suspense ou alors à sens unique quand d'autres ont été soporifiques. Notre classement des finales pour les éditions précédentes.
1. 2003: Wilkinson au bout de la prolongation
En 1991, les Australiens ont eu le culot de s'imposer en finale face aux Anglais à Londres (12-6). Cette fois, les sujets de Sa Majesté se font un plaisir de rendre la pareille aux Wallabies sur leurs terres. Pourtant, tout avait mal démarré pour des Anglais à la stratégie très simpliste, faite en grande partie d'occupation du terrain au pied sans grandes envolées. L'essai de Tuqiri (7e) aurait pu mettre le doute sur les hommes de Clive Woodward mais c'était sans compter sur le métronome Wilkinson au pied et le feu-follet Robinson, auteur d'un essai juste avant la pause. Et si Flatley a offert un peu de répit à l'Australie en égalisant au bout du temps règlementaire, c'est bien "Wilko" qui a eu le dernier mot en claquant un superbe drop du pied droit, lui le gaucher (même s'il est difficile de lui trouver vraiment un pied faible). Enfin, l'hémisphère Nord a eu droit à sa part du gâteau après quatre éditions à la suprématie sudiste (17-20). La finale au suspense le plus incroyable.
2. 2011: Les Bleus échouent à un point
Un tout petit point, voilà ce qu'il a manqué aux hommes de Marc Lièvremont pour enfin décrocher leur premier sacre mondial face aux Néo-Zélandais (7-8). Après un parcours chaotique marqué par leurs deux revers lors de la phase de groupe, les Bleus étaient parvenus à se hisser en finale sans vraiment convaincre. Pendant ce temps, Richie McCaw et les siens déroulaient leur rugby et semblaient plus que jamais en route pour aller chercher leur deuxième couronne. C'était sans compter sur des Français en auto-gestion qui avait décidé de ne pas baisser les yeux face à la meilleure équipe du moment. Un V en réponse au haka avant le coup d'envoi mais aussi une prestation digne de l'événement : les Tricolores ont répondu présent. Mieux, malgré un essai de Woodcock encaissé rapidement (15e), les Tricolores sont parvenus à faire trembler les Néo-Zélandais. Auteur de l'essai de la révolte (47e), le capitaine Dusautoir a montré l'exemple mais le mur des All Blacks ne s'est pas fissuré, même dans les ultimes secondes. Jamais la France n'a été aussi proche de soulever le trophée William Webb Ellis.
3. 1995: Quand l'Histoire et le rugby ne font qu'un
A tout jamais, cette rencontre restera à part dans l'histoire de ce jeu. A Johannesbourg, il n'était pas seulement question de sport. Non, cette finale représentait bien plus que ça. Un peuple meurtri durant des dizaines d'années par l'Apartheid avait décidé de se réconcilier le temps d'un match. Apparu aux yeux de la planète entière vêtu du maillot du capitaine des Springboks, François Pienaar, le président Nelson Mandela avait montré la voie à suivre. Il était écrit que l'Afrique du Sud devait l'emporter à tout prix pour l'unité de la "nation arc-en-ciel". Portés par tout l'Ellis Park Stadium, les Sud-Africains ont réduit au silence Lomu alors que le pied de Mehrtens tremblait à plusieurs reprises. Déjà chargée en émotion, cette rencontre allait être rallongée par une prolongation. Malgré les montées de Kronfeld et Mehrtens, Stransky délivrait son pays d'un drop ô combien symbolique (93e). L'image de Mandela remettant le trophée à Pienaar a, elle, rejoint les livres d'histoire (15-12).
4. 1987: Les All Blacks en démonstration pour la première
De finale, il n'y en a pas vraiment eu à vrai dire tant les All Blacks ont semblé supérieurs aux Français, hormis peut-être en mêlée fermée à l'Eden Park d'Auckland (29-9). Il faut dire que les Bleus avaient laissé beaucoup de forces en demie au terme d'une rencontre dantesque face aux Australiens (24-30). A ce sujet, le pilier gauche Pascal Ondarts nous confiait : Il y avait peut-être cinq ou six joueurs dont je faisais partie qui étaient blessés après l’Australie. Il fallait soigner tant bien que mal. Pour ça, il y avait seulement le kiné Antoine Galibert et le chauffeur du bus. La causerie d'avant-match de Jacques Fouroux, l'entraîneur français, avait quant à elle marqué des joueurs en sanglots à une heure d'en découdre. A domicile, les coéquipiers de David Kirk n'ont laissé aucune chance à leurs adversaires en passant trois essais par l'intermédiaire de Jones, de leur capitaine et de Kirwan. Berbizier s'est chargé, de son côté, de sauver l'honneur des Bleus (83e).
5. 1991: Les Australiens réduisent Twickenham au silence
Si cette édition est celle qui a le plus déçu en termes de jeu, elle couronne pourtant une formation australienne séduisante avec un David Campese au sommet de son art. Elu meilleur joueur du monde cette année-là, l'arrière des Wallabies a inscrit 6 essais en autant de rencontres et mystifié bon nombre de ses adversaires avec son "pas de l'oie". Arrivés en finale avec des prestations pragmatiques et sans le moindre panache, les Anglais décidaient de surprendre leurs adversaires en changeant totalement de tactique. Jouant contre-nature et refusant à plusieurs reprises de tenter des pénalités, le XV de la Rose était finalement battu à Twickenham (6-12) par les John Eales, Tim Horan, Nick Farr-Jones et Michael Lynagh, aujourd'hui rentrés au Panthéon de ce jeu.
6. 1999: Les Français avaient déjà joué leur finale en demie
Au moment de se présenter à Cardiff, le XV de France est encore sur son petit nuage, ayant réussi à faire tomber la Nouvelle-Zélande du grand Jonah Lomu en demie (43-31). Mais les Australiens, eux, ont dû batailler jusqu'au bout de la prolongation pour sortir les Springboks (27-21). Pourtant, guidés par leur charnière de feu Gregan-Larkham, les Wallabies n'ont encaissé qu'un seul essai de la compétition et sont restés infranchissables depuis les quarts. Tout en maîtrise, c'est logiquement qu'ils prennent alors la mesure des Français grâce à la botte de leur buteur Burke et deux essais de Tune (66e) et Finegan (86e). Moins flamboyants qu'en 1991, les Wallabies décrochent pour la deuxième fois la coupe Webb Ellis (35-12).
7. 2007: Montgomery au milieu de l'ennui
Affiche surprise en finale pour cette Coupe du monde organisée en France. Quelques semaines plus tôt, les Anglais ont été balayés par les Sud-Africains (0-36) en match de poules. Mais grâce à son pack retrouvé, le XV de la Rose parvient à se qualifier pour une revanche face aux Springboks. Au Stade de France, les hommes de Jake White l'emportent au terme d'une rencontre qui ne restera pas dans les mémoires tant elle fut soporifique. Meilleur réalisateur de cette édition avec 105 points, l'arrière Percy Montgomery (4 pénalités) et le centre Francois Steyn (1 pénalité) se chargent de convertir au pied le travail de leurs avants et notamment du duo Botha-Matfield en deuxième ligne. John Smit et ses coéquipiers font tomber les tenants du titre au bout de l'ennui (15-6).
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