Heureusement, il y a les filles...

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FÉMININES - Le rugby féminin a le vent en poupe. Vainqueur du Grand Chelem et vice-championne du monde à 7, cet été à San francisco, l’équipe de France est un vrai porte-drapeau.

En rugby, la femme est-elle l’avenir de l’homme ? La question s’impose naturellement. Quand la courbe du nombre des licenciés masculins ne cesse de baisser, celle des licenciées féminines poursuit sa progression de façon exponentielle. En juin 2014, on comptait 11740 pratiquantes. Cinq ans plus tard, elles sont exactement 20870. Soit une augmentation de presque 100 %. "Depuis l’organisation de la coupe du monde féminine en 2014 à Marcoussis, l’augmentation du nombre de pratiquantes est effectivement constante, se félicite Céline Bourillot, vice-présidente de la FFR en charge du rugby féminin. D’abord, parce que les résultats des équipes de France sont bons et même très bons. Ensuite, parce que nous avons de plus en plus de visibilité médiatique."

Le tournant est donc clairement identifié. Il date de l’audacieux pari pris par l’ancien président de la FFR Pierre Camou d’organiser le mondial 2014 à Marcoussis en plein mois d’août, quand beaucoup promettaient un échec retentissant. "Pierre Camou a beaucoup investi sur le rugby féminin, souligne d’ailleurs Annick Hayraud, manager des équipes de France féminines. Cette Coupe du monde 2014 a été un événement déclencheur pour séduire de nouvelles pratiquantes. Beaucoup de gens ont accroché et se sont rendu compte que le rugby féminin avait de la gueule."

France Féminine
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Les Bleues avaient alors séduit en terminant sur la troisième marche du podium. Depuis, les résultats se sont enchaînés jusqu’au grand chelem du dernier Tournoi des 6 Nations pour les quinzistes et ce titre de vice-championne du monde à 7 obtenu durant l’été à San Francisco.

Médiatisation croissante

"Le rugby féminin ressemble au rugby que pratiquaient les garçons il y a quinze ou vingt ans, détaille Annick Hayraud. Les gens se retrouvent dans ce jeu d’évitement qui est pratiqué avec beaucoup d’intensité. Le rugby féminin est séduisant car ce n’est pas que du combat, tout simplement parce que, pour une fille, ce n’est pas quelque chose de naturel." Il est peut-être même parfois plus esthétique. Et suscite une médiatisation, elle aussi, croissante. Un exemple ? Pour la première fois, un match de tournée du mois de novembre fera l’objet d’une diffusion sur France 2.

Le premier test face au Blacks Ferns sera certes retransmis en Prime Time sur France 4, mais le second à Grenoble (17 novembre, 14 h 30) sera sur France 2, au même titre que les garçons. "Pour nous, une rencontre diffusée un samedi après-midi sur France 2, c’est une superbe vitrine", s’enthousiasme Céline Bourillot. Annick Hayraud ajoute : "Si cela peut susciter des vocations chez des gamines qui sont devant leur télévision, c’est génial. L’idée est de donner une image positive de ce sport."

Rugby à 7 - Fanny Horta (France) contre l'Australie
Rugby à 7 - Fanny Horta (France) contre l'Australie

Parce que, inévitablement, la baisse du nombre de licenciés chez les garçons est souvent associée à l’augmentation du nombre de blessures et à cette image d’un sport devenu ultra-violent. Pour les filles, la problématique est autre. "Notre souci, ce sont certains bassins géographiques encore très pauvres en matière de rugby féminin, développe Céline Bourillot. Dans certaines régions, il est très compliqué pour une fille de trouver un club. Après 14 ans, les filles n’ont plus le droit de jouer avec les garçons.

Forcément, ces gamines-là, on les perd. Il faut que les clubs développent des catégories jeunes pour les filles. Et nous, à la fédé, on doit les accompagner." L’enjeu est important pour la FFR. Et pour cause. "Plus une fédération a de licenciés, plus elle perçoit de subventions de l’état, souligne la vice-présidente de la FFR. Alors, évidemment, nous souhaitons inverser la courbe du nombre de licenciés chez les garçons mais il est aussi important de continuer à développer la pratique féminine."

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