Trinh-Duc - Plisson : un débat épuisant... mais incontournable

  • François Trinh-Duc et Jules Plisson (XV de France) - Novembre 2016
    François Trinh-Duc et Jules Plisson (XV de France) - Novembre 2016
  • François Trinh-Duc (XV de France) - novembre 2016
    François Trinh-Duc (XV de France) - novembre 2016
  • L'entrée de Jules Plisson sur la pelouse du stade Jose-Ferrio de Tucuman
    L'entrée de Jules Plisson sur la pelouse du stade Jose-Ferrio de Tucuman
  • Jules Plisson (XV de France) - 18 juin 2016
    Jules Plisson (XV de France) - 18 juin 2016
Publié le Mis à jour
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XV DE FRANCE - C’est l’éternel débat du XV de France. Un débat nourrit par les acteurs eux-mêmes en difficulté dans leur club depuis le début de la saison. Au moment d’aborder les tests de novembre, François Trinh-Duc et Jules Plisson, libéré par Guy Novès mardi, sont loin d’afficher des garanties dans leur jeu. Mais la confiance du sélectionneur pourrait les relancer.

Vous pensiez sérieusement y échapper ? Vous pensiez pouvoir passer à côté du marronnier du XV de France : le poste de numéro 10 ? Eh bien non ! A quelques jours du premier test match face au Samoa à Toulouse (samedi, 17h45), l’équipe de France nous offre le genre de mal de tête qui vous pourrisse une nuit. Certains dénonceront le sujet vu et revu. Pas faux. Et pourtant, le débat reste toujours aussi ouvert. La faute à qui ? Aux médias qui s’obstinent à "brûler" les 10 français ? Non. Si le poste de demi d’ouverture suscite toujours autant d’interrogations, les préposés au poste en sont les premiers responsables.

C’est quand même mieux de retrouver le XV de France en ayant surfé sur une bonne vague de confiance en club, nous confie l’ancien demi d’ouverture international Yann Delaigue (20 sélections). Là, on sent chez ces deux joueurs un peu de doute avec des résultats vacillants. Ils sont dans la difficulté. Après, c’est un challenge différent. Et c’est bien pour eux de sentir qu’ils font toujours partie des plans de l’encadrement technique. Ça peut faire la différence et les relancer. La vraie question qu’il faut se poser c’est si ces joueurs sont les meilleurs quand ils sont au top de leur forme. Et là, Novès ne s’est pas trompé. Après, ce n’est pas non plus un magicien.

François Trinh-Duc (XV de France) - novembre 2016
François Trinh-Duc (XV de France) - novembre 2016
La vraie question qu’il faut se poser c’est si Trinh-Duc et Plisson sont les meilleurs quand ils sont au top de leur forme. Et là, Novès ne s’est pas trompé (Yann Delaigue)

Malgré cette confiance du staff tricolore, dans les faits, François Trinh-Duc (30 ans ce vendredi, 55 sélections) et Jules Plisson (25 ans, 13 sélections) n’ont apporté aucune garantie depuis le début de la saison. Commençons par Jules Plisson, qui ne jouera pas face aux Samoa puisqu'il a été libréré par le staff tricolore mardi. Après dix journées de Top 14, le demi d’ouverture du Stade français semble en perte de confiance. Irrégulier au pied, pas toujours pertinent dans la conduite du jeu, le Parisien a récemment reconnu qu’il se posait des questions sur tout et qu’il devait continuer à travailler dans pas mal de domaines. Un discours lucide qui ne lui assure même plus une place de titulaire en club avec le retour en forme du Sud-Africain Morne Steyn.

Pour Trinh-Duc, la problématique est à peu près similaire. A l’image de Rugby Club Toulonnais, l’ancien Montpellier est emprunté et son impact dans la conduite du jeu de ligne est encore trop tendre malgré la confiance que lui accorde le staff varois (dix titularisations toutes compétitions confondues). Sans pour autant signer des prestations médiocres, l’enfant du Pic Saint-Loup est toutefois très loin du niveau de performances de ses prédécesseurs, Jonny Wilkinson et Matt Giteau.

L'entrée de Jules Plisson sur la pelouse du stade Jose-Ferrio de Tucuman
L'entrée de Jules Plisson sur la pelouse du stade Jose-Ferrio de Tucuman
Le fait que Trinh-Duc soit considéré comme la solution par beaucoup de Français rappelle le syndrome Chabal : faire d'un joueur moyen un grand joueur grâce à son aura (World Rugby)

Un diagnostic qui fait écho à l’analyse sans concession de Rugby World au mois d’octobre. La vérité, c'est que le joueur de 29 ans n'a jamais - en 9 saisons et 55 capes - trouvé la consistance pour faire de lui un demi d'ouverture de classe mondiale, rappelle le magazine anglais. Le fait que Trinh-Duc soit considéré comme la solution par beaucoup de Français rappelle le syndrome Chabal : faire d'un joueur moyen un grand joueur grâce à son aura dans les médias et non ses performances sur le terrain.

Sans verser dans la fatalité, le XV de France ne possèdera vraisemblablement pas un ouvreur de la classe du Néo-Zélandais Beauden Barrett (25 ans), de l’Australien Bernard Foley (27 ans) ou même de l’Anglais Owen Farrell (25 ans), qui semble aujourd’hui plus mâture dans son jeu, d’ici la prochaine Coupe du monde 2019 au Japon. Sur le moment, on sent une différence mais pour parler de François, dont le vécu est plus important, il a fait des matches avec le XV de France qui étaient largement à la hauteur de ces joueurs, nuance Delaigue. François est peut-être moins gestionnaire mais en terme de jeu, il ne souffre pas de la comparaison que ce soit offensivement ou défensivement. Il a beaucoup progressé dans son jeu au pied qui est plus long. S’il retrouve ses facultés à jouer dans la défense, il peut vraiment rivaliser.

Jules Plisson (XV de France) - 18 juin 2016
Jules Plisson (XV de France) - 18 juin 2016
Si ça ne se passe pas bien en novembre et sur le Tournoi pour Trinh-Duc et Plisson, Novès les changera. Bien sûr qu’ils ont la pression. Mais pas à court terme. (Yann Delaigue)

En attendant, tout le talent de Guy Novès sera de tirer la quintessence de ces deux joueurs. A moins que le banni de Philippe Saint-André ne soit réhabilité par l’actuel manager des Bleus. A moins que Camille Lopez (27 ans, 9 sélections), particulièrement en forme avec Clermont, ait l’opportunité dans les prochains moins de mettre tout le monde d’accord. Camille est un très bon joueur, souligne Delaigue. Sincèrement, il aurait pu faire partie de ces tests. Si pour les mecs en place, ça ne se passe pas bien en novembre et sur le Tournoi, Novès les changera. Bien sûr que Trinh-Duc et Plisson ont la pression. Mais pas à court terme. Sur les huit prochains matches, il ne faudra pas en louper sept. Ce n’est pas mort pour Lopez.

D’ici là, le sélectionneur devrait titulariser François Trinh-Duc lors des tests de novembre et reconduire la charnière avec le demi de mêlée Baptiste Serin, qui avait séduit face aux Pumas, en juin dernier, au cours du second match (27-0). Mais bon, quelque chose nous dit que le débat sur l’ouvreur du XV de France est loin d’être clos...

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