Joseph : "Je dois mieux canaliser la pression"

  • Test Match - Jordan Joseph (Barbarians) contre les Tonga - crédit photo : Justine Hamon
    Test Match - Jordan Joseph (Barbarians) contre les Tonga - crédit photo : Justine Hamon
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Publié le Mis à jour
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TEST MATCH - Sacré champion du monde des moins de 20 ans et meilleur joueur de la compétition en juin, Jordan Joseph portait le maillot des Barbarians samedi dernier lors de la défaite contre les Tonga (38-49). À 18 ans à peine et alors qu’il compte déjà six matchs de Top 14 avec le Racing 92, la nouvelle sensation du rugby hexagonal s’est confiée à la fin de la rencontre.

Rugbyrama : Vous avez partagé cette expérience des Barbarians avec cinq de vos partenaires champions du monde des moins de 20 ans en juin. Comment avez-vous vécu ces retrouvailles ?

Jordan Joseph : Cela faisait un moment qu’on ne s’était pas vus. En arrivant, on a claqué la bise, on a pris des nouvelles et on a directement parlé de manière naturelle. Ça faisait plaisir de se voir. On s’envoie évidemment des messages de temps en temps entre nous, quand on ne se croise pas, pour voir comment ça va dans nos clubs respectifs. Là, c’était un bonheur de vivre cette semaine, surtout ensemble.

Et sentez-vous que ce titre a créé un lien spécial entre vous ?

J.J. : Oui, bien sûr. Pour moi, qui n’étais pas vraiment au programme au départ (il n’avait que dix-sept ans lors du Mondial et ne fait pas partie de cette génération, N.D.L.R.), cette aventure m’a clairement resserré avec le reste du groupe. Les autres m’ont directement mis dans le bain et m’ont vite intégré. Donc on a des petits repères entre nous. Mais nous étions cette fois dans un collectif, celui des Barbarians, et on n’allait pas faire un match à cinq ou six.

Avez-vous tout de même senti quelques automatismes avec vos anciens coéquipiers chez les Bleuets ?

J.J. : Vers la fin, on a senti de nouveau quelques repères. Sur l’essai de Romain (Ntamack) notamment, nous nous sommes retrouvés, avec la relance de Clément (Laporte). Ensuite, j’ai tâché d’être au relais.

Vos autres partenaires chez les Barbarians ont-ils eu un discours en particulier pour les champions du monde ?

J.J. : Pas spécialement. Nous étions avec beaucoup de joueurs que je ne connaissais pas. Ils ont tous eu un petit mot de félicitations pour nous. C’est simple, il nous ont dit : "Gardez la même rage et continuez à nous faire avancer." Moi, je suis jeune, donc ils m’ont tous aidé durant ces quelques jours.

Test Match - Jordan Joseph (Barbarians) contre les Tonga - crédit photo : Justine Hamon
Test Match - Jordan Joseph (Barbarians) contre les Tonga - crédit photo : Justine Hamon

Que retenez-vous de cette défaite contre les Tonga ?

J.J. : On avait peu de préparation, donc a cherché à faire des choses assez brèves mais le fait de mettre notre jeu en place a pris du temps. C’est dommage car, si on avait commencé comme on a fini la rencontre, on pouvait accrocher les Tonguiens. Nous avons réagi un peu tard et nous ne sommes pas loin au tableau d’affichage à l’arrivée. L’entame nous a trop pénalisés.

C’était votre premier match sur la scène internationale chez les seniors. Comment l’avez-vous appréhendé ?

J.J. : J’étais un peu stressé personnellement. Je ressentais cette peur de ne pas bien faire les choses. J’ai su l’effacer au fur et à mesure du match pour enfin entrer dedans.

Ressentez-vous ce même stress quand vous jouez en Top 14 avec le Racing 92 ?

J.J. : Oui, en Top 14, je ressens la même pression. Mais je ne crois pas forcément que ce soit de la mauvaise pression. C’est juste que j’ai envie de bien faire et c’est ce qui me permet aussi de réaliser de bonnes prestations. Je dois donc la garder en moi mais il faut que j’essaye de mieux la canaliser car elle prend parfois un peu le dessus sur moi. Et elle peut me frapper sur certaines actions, où je finis par faire le mauvais choix. En fait, là, je suis déçu de mon match, presque dépité. J’aurais pu faire beaucoup mieux.

Désormais, je vais à nouveau me concentrer sur mon club et essayer de jouer encore davantage en Top 14

Vous avez quand même été décisif sur l’essai de Reilhac, où vous repartez de vos 22 mètres, vous chargez et servez Laveau d’une magnifique chistera…

J.J. : Si je dois résumer mon match à cette seule action, je ne vais pas avancer.

Lors de la Coupe du monde des moins de 20 ans, vous étiez déjà sévère et exigeant avec vous. Vous nous aviez dit : "Si je franchis mais n’assure pas la continuité du jeu, ça ne sert à rien..."

J.J. : C’est exactement ça. Je me rappelle par exemple d’une séquence en première mi-temps, quand on franchit avec Patrick (Sobela). Il me fait la passe, je finis par jeter le ballon et on le perd. Pour moi, c’est une action dégueulasse de ma part. Il y a peut-être une percée de vingt mètres mais, au bout, on prend une contre-attaque à cause de moi. Je ne peux pas me contenter de ça.

Finalement, que retirez-vous de cette semaine avec les Barbarians ?

J.J. : Je suis heureux et fier de l’avoir vécue. Maintenant, il ne faut pas s’arrêter et au contraire poursuivre ma route. Désormais, je vais à nouveau me concentrer sur mon club et essayer de jouer encore davantage en Top 14.

Avec l’équipe de France dans un coin de la tête ?

J.J. : Pour le reste, on verra plus tard...

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