L'obligatoire suprématie

Le trio n'avait plus été aligné depuis le 20 mars, jour de liesse et d'histoire qui vit le XV de France remporter son neuvième grand chelem après une victoire face à l'Angleterre (12-10). Puisque le talonneur toulousain était forfait pour la tournée estivale avant d'être protégé contre les Fijdi il y a quinze jours, Thomas Domingo, William Servat et Nicolas Mas n'avaient plus joué ensemble depuis huit mois. Alors, au moment d'affronter l'Argentine samedi à Montpellier, ils étaient animés d'"une petite appréhension".

Mas : "Nous nous sommes retrouvés"

Le trio tricolore n'a cependant pas mis longtemps à retrouver ses repères. Dès la première mêlée à vrai dire, quand Servat a récupéré le premier ballon sur une introduction argentine. Par la suite, l'édifice tricolore n'a pas failli face aux féroces Pumas. Satisfaisant, forcément :"C'était un vrai challenge pour nous, parce que nous savions les Pumas roublards et en quête de rachat après avoir été un peu malmenés en Italie, explique Nicolas Mas. Nous avons su nous remettre rapidement dans le bain et avons fait, je crois, une bonne performance."

Mais l'épisode argentin appartient déjà au passé. Place maintenant aux Wallabies. Avec une semaine de travail supplémentaire, les automatismes devraient encore plus précis samedi. D'autant que le travail est facilité par le fameux simulateur en mêlée, que Didier Retière dirige comme une console de jeu, joystick au poing. "Cela permet de travailler collectivement au niveau des liaisons et des poussées, explique Thomas Domingo. Ça nous a pas mal apporté et a permis de se trouver plus rapidement."

Domingo : "Les emmerder"

Samedi encore, la mêlée tricolore sera attendue : droit à l'erreur inexistant. Parce que si les Wallabies constituent, sur le papier, les adversaires les plus sérieux des Bleus lors de ces tests automnaux, il n'en va pas de même pour leur mêlée. En témoignent les difficultés rencontrées en Italie samedi dernier, illustrées notamment par le calvaire du gaucher Slipper pour sa première titularisation. Les Français comptent bien appuyer là où ça fait mal. "Il va falloir les chahuter, les emmerder au maximum pour les empêcher de s'exprimer et de sortir des ballons derrière", prédit Domingo. Car si son pack souffre parfois, l'Australie possède aussi des arrières tonitruants. Sa charnière électrique Genia-Cooper comme ses surdoués, l'ailier O'Connor et l'arrière Beale, peuvent faire basculer un match.

"Mâchés" contre l'Argentine selon Marc Lièvremont, les avants tricolores bénéficient d'un début de semaine allégé. La séance sur le simulateur de mêlée prévue ce mardi matin a été annulée. Les Bleus veulent mettre toutes les chances de leur côté pour venir à bout d'une équipe qu'ils n'ont jamais battue depuis l'arrivée du nouveau staff en 2008. Des trois première ligne, seul William Servat a déjà vaincu les Wallabies, une fois. C'était il y a six ans (27-14) à Paris.