Clermont, encore un effort

Ce match aurait pu se jouer sous haute tension, avec un fort enjeu. Presque un quart de finale. Mais la menace qui planait au-dessus des têtes clermontoises s'est évaporée aussi vite qu'elle s'était formée. Il a suffi d'un week-end, et de deux matches, pour que tout rentre dans l'ordre. Il y a 10 jours, la probante victoire de l'ASM au Stade de France contre Paris, conjuguée à la lourde défaite de Brive à domicile contre Toulouse a quasiment réglé le problème. On avait imaginé que les deux équipes pourraient s'affronter à Marcel-Michelin en étant à égalité de points. Finalement, c'est avec une marge de huit longueurs sur le CAB que Clermont va aborder l'échéance. De quoi afficher une certaine sérénité.

Sauf catastrophe, l'affaire semble donc entendue pour les demi-finales. Même chez les brivistes, on a fait son deuil de ce rêve, si tant est qu'il fut jamais crédible. "Nous n'étions pas candidats aux demi-finales et le match contre Toulouse nous a remis à notre vraie place, celle d'un prétendant à l'Europe et rien d'autre", rappelle Ugo Mola. Ce Clermont-là a affiché trop de certitudes à Saint-Denis pour se faire une montagne du derby face à Brive. Maintenant, l'objectif est de se qualifier le plus vite possible. En cas de victoire samedi, les Auvergnats compteraient au minimum 10 points d'avance sur le cinquième, à trois journées de la fin.

Cotter, l'alchimiste

Mais au-delà de ces aspects comptables, depuis la victoire à Paris, chacun s'est déjà tourné vers les phases finales, avec l'intention de les aborder sur un pic de forme et un pic de jeu. Cette saison, Clermont a souvent soufflé le chaud et le froid, peinant à garder sur la durée tous les ingrédients d'une mécanique efficace. Contre Brive, il s'agira donc de ne pas perturber la dynamique positive de ces dernières semaines. Sur les 10 dernières journées, l'ASMCA n'a perdu que deux fois, à Toulouse et Biarritz, les deux fois avec le bonus défensif. Elle veut garder ce rythme jusqu'à la fin de la saison régulière.

C'est d'ailleurs sur ce point que Vern Cotter avait insisté au lendemain de la victoire à Paris. Plus que le résultat lui-même, c'est le contenu qui l'avait intéressé. "La conquête s'était bien exprimée à Montauban, mais à Paris il fallait ajouter un petit plus dans l'agressivité et nous l'avons fait. Le prochain match, il faudra à nouveau mettre un ingrédient supplémentaire," explique le manager néo-zélandais. Cotter, véritable alchimiste, sent que tout cela reste fragile, même si la formule idéale n'est plus très loin.

Mathématiquement, Clermont dispose au moins d'un joker dans la course aux demies. Mais Cotter ne veut pas en entendre parler. L'heure est au perfectionnisme, au fignolage. Le match contre Brive, à cet égard, ne sera pourtant pas idéal. Le vice-champion de France sera en effet privé de Pierre Mignoni et vraisemblablement d'Elvis Vermeulen. Brock James, si déterminant dans le retour au premier plan de l'équipe depuis trois mois, est quant à lui incertain. Touché aux côtés au Stade de France, il décidera jeudi de sa participation. Mais avec ou sans lui, avec ou sans d'autres, l'ASM veut continuer à avancer.