Perpignan tient son rang

Perpignan étrennait son costume de champion de France sur sa pelouse d'Aimé-Giral pour la première fois depuis sa victoire au Stade de France contre Clermont. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les Catalans ont bien eu du mal à venir à bout de valeureux Bayonnais. Privés de nombreux éléments dont notamment Chouly, Guirado,Mas ou Mermoz, les hommes de Jacques Brunel entraient pourtant tambour battant dans la rencontre et ce sous une chaleur caniculaire. David Mélé, buteur providentiel, montrait tous ses talents dans l'exercice des tirs au but et permettait aux siens de faire un break au tableau d'affichage (6-0 à la 12e) Il faut dire que les visiteurs étaient très souvent sanctionnés, entre autre sur les phases de mauls pénétrants où les Perpignanais s'avouaient déjà très efficaces.

Mais sur le plan de la domination territoriale, les Basques occupaient le haut de l'affiche. Et ils s'appuyaient sur sa mêlée fermée, seul secteur qui aura fonctionné tout au long du match pour les coéquipiers de David Roumieu. Le talonneur Ciel et Blanc livrait un duel épique face au jeune Géli qu'il mettait au supplice. Sur une introduction catalane dans les 22m locaux, le huit de l'Aviron faisait l'effort pour envoyer Gerber, en bout de ligne, à dame (6-7,15e). Oui mais voilà, le champion a de l'orgueil et il n'a pas traîné pour le prouver. Après une charge de Pérez, Marty décalait le novice Battle, dont c'était la première titularisation, pour planter le seul et unique essai des Catalans (19e). Mélé continuait son sans-faute et l'Usap menait de six points à la pause (16-10).

L'indiscipline basque

Sous ces conditions très difficiles pour les organismes, les locaux ont quelque peu géré leur avance dans le second acte. Et surtout, David Mélé s'est fait un malin plaisir à sanctionner l'indiscipline chronique des visiteurs, pénalisés à plus de quinze reprises tout au long de la rencontre. Ballon gardé au sol, position de hors-jeu, brutalité, les Bayonnais ont montré toute la panoplie des fautes à ne pas commettre. Deux buts supplémentaires de Mélé et un drop de Laharrague donnaient un matelas confortable de quinze unités aux Catalans qui ne forçaient guère leur talent (69e).Surtout, en face, Garcia se montrait fébrile et ses nombreux échecs coutaient très chers (quatre pénalités ratées !)

L'envie et la débauche d'énergie des visiteurs furent toutefois récompensées par une merveille d'action menée de main de maître par Mazars et conclue par la recrue néo-zélandaise Filipo (77e). On croyait alors que l'Aviron allait empocher un point de bonus défensif qui n'aurait pas été immérité. Mais une énième faute de Tiatia, symbolique du manque de maîtrise des protégés de Thierry Mentières, permit à Laharrague de passer une dernière pénalité sur la sirène et d'achever la partition de l'Usap. Une partition sans réels accrocs mais avec quelques petits bémols qu'il faudra rectifier rapidement. Bayonne repart bredouille et la prochaine rencontre face au Stade français s'annonce déjà capitale.