Paris dans la panade

L'heure est grave. Battu par Agen sur sa pelouse, le Stade français vient de connaître sa quatrième défaite consécutive, la troisième de la saison à domicile. Seule minuscule satisfaction, le point de bonus défensif obtenu face au SUA permet aux Parisiens de rester à la onzième place. Seulement, la situation est de plus en plus intenable. Les yeux rougis par des nerfs à vifs, le capitaine stadiste Alexandre Flanquart n'a pas cherché d'excuses. "On a failli partout, on a été catastrophique en défense. A la mi-temps, on mène et on n'est pas capable de garder cette avance. On s'était promis de les agresser, on les a laissés jouer tous les ballons. On est sorti du plan de jeu. Voilà ce qui arrive..."

Contre Agen, les Parisiens ont pourtant eu jusqu'à seize points d'avance (46e). Un matelas confortable qui aurait dû leur permettre de remporter ce match de la mort. Las, les soldats roses ont failli. Vendredi dernier dans les colonnes de Midi Olympique, Mathieu Blin, ancien manager du SUA ayant réalisé toute sa carrière de joueur dans la capitale, avait déclaré : "L'expérience collective du Stade français, si les joueurs l'activent, est effectivement un atout majeur pour maîtriser le sort de la rencontre, mais l'instinct de survie peut être dangereux. Et Agen possède cet instinct." Force est de souligner combien l'ancien talonneur avait vu juste.

Agen a joué un match pour se maintenir, le Stade français non. Comme si la prise de conscience collective n'avait pas encore eu lieu. "On a probablement des choses à se dire. C'est malheureusement comme ça depuis un moment, a soufflé Flanquart. On ne peut pas tout régler du jour au lendemain. Malheureusement, ça prend beaucoup trop de temps." "Il y a un groupe de leaders qui est de très grande qualité, a repris le directeur sportif Robert Mohr. On va maintenant juger le caractère de ce groupe sur les deux ou trois matchs à venir."

Un ultimatum en direction des joueurs, dont certains ont grandement déçu, qui ne vaut pas forcément pour Olivier Azam et Julien Dupuy, les entraîneurs en place. A la question de savoir si les deux responsables du secteur sportif étaient menacés, Robert Mohr a ainsi rétorqué sans sourciller : "On n'est pas au foot, je ne veux pas parler de ça. C'est du rugby, on est un groupe et on va batailler tous ensemble pour s'en sortir."