Le Stade français ne fait pas de détail

Une victoire pour tourner la page. Le Stade français avait déjà rendu un bel hommage à son espoir Nicolas Chauvin en l'emportant contre les Ospreys en Coupe d'Europe. Mais le championnat leur tirait la grimace avec trois revers consécutifs, deux à plus de 40 points dans la musette et un à domicile. Il était donc impératif de l'emporter. ''Pour nous c'était vital de gagner ce match à l'extérieur, confiait Kylan Hamdaoui, auteur du seul essai de la rencontre, pour passer les fêtes au mieux.'' Comme à leur habitude les Parisiens n'ont pas offert un festival de mouvements en première main mais se sont relancé grâce aux bases qu'ils exploitent à merveille.

Le jeu d'avants est incontestablement un point fort du groupe de Heyneke Meyer depuis le début de saison. Ce samedi la touche a d'ailleurs été un grand succès puisque quatre lancers ont été volées à l'alignement lot-et-garonnais. Délicat pour développer quoi que ce soit. Cela a déjà été le cas, le Stade français fait déjouer plus qu'il ne joue et ça lui va bien, tant pis pour le spectacle. ''C'était un match sans trop de rythme avec la pluie et un terrain très mouillé, constate Pieter de Villiers, un entraîneur des avants soulagé. Souvent les matchs à l'extérieur, de plus avec un temps pareil, se jouent sur la maîtrise et le combat. Je pense que dans ces deux secteurs nous avons répondu présent.''

De la rigueur et du génie

De cette maîtrise tant voulue par le club de la capitale, la notion de discipline était indissociable. ''C'était important de montrer un meilleur visage et d'être beaucoup plus disciplinés que ce qu'on a pu l'être à Toulouse par exemple avec ces quatre cartons jaunes reçus dont trois en première mi-temps, explique Yoann Maestri, le capitaine parisien. On a été plus calmes, plus à l'écoute des consignes de l'arbitre et on a pu rester dans le match.'' En plus de laisser très peu de munitions aux Agenais (en échec total au pied), le Stade français a profité de leurs nombreuses erreurs pour rapidement se mettre à l'abri, ce grâce à un Nicolas Sanchez en grande forme.

Sans éclabousser la partie de son talent, l'ouvreur argentin a toutefois inscrit 14 des 19 points de son équipe pour un 100% au pied. Et surtout, il a gratifié son ailier Waisea d'une passe au pied millimétrée sur l'aile gauche, qui débouchera sur l'unique essai du match. Une partition XXL pour le Puma qui disputait son premier match de Top 14 : ''Les grands joueurs trouvent leur place très vite, malgré les conditions difficiles, expose Pieter de Villiers. Il a vraiment bien géré le match en variant son jeu tactique. Il voit l'espace et bravo à lui qui s'intègre très vite à l'équipe.''

Par Quentin Put