"J'aurais rêvé d'être champion du monde..."

C’est donc fini. Thierry Dusautoir ne portera plus le maillot du XV de France. A 34 ans, le troisième ligne toulousain (80 sélections) a décidé de dire stop. Il ne sera pas le premier capitaine de l’ère Guy Novès. Etre capitaine du XV de France a été le plus grand moment de ma carrière, mais c’est une charge qui demande beaucoup d’énergie et d’abnégation. Je suis arrivé à un moment où j’ai envie de penser un peu plus à moi, a déclaré Dusautoir dans L’Equipe.

Cette décision, le Dark Destroyer - son surnom - l’a mûrie depuis quelques temps. Il a d’abord fallu digérer l’échec cuisant de la dernière Coupe du monde et la gifle reçue en quart de finale face aux All Blacks (62-13). L’un des pires cauchemars de sa carrière. Il a aussi essayé de se projeter vers l’avenir, voir ce qu’il pourrait apporter de plus au XV de France. Dusautoir s’est fait une raison : la prochaine Coupe du monde au Japon en 2019 est bien trop loin. Je me suis toujours fixé de gros objectifs, mais celui-là n’est pas dans mes cordes. Or il n’a jamais été dans mon intention de glaner quelques sélections de plus.

Je pars serein, parce que je n’aurais pas pu faire plus

Avant de dévoiler son choix, Dusautoir, recordman de capitanats avec le XV de France (56) s’est confié à Guy Novès, le nouveau sélectionneur national. Ce dernier lui avait laissé le temps de la réflexion, sans le presser. Thierry est quelqu'un que je vénère, qui a été pendant des années mon capitaine au Stade toulousain et est peut-être l'un des plus grands capitaines que j'ai croisés dans ma carrière, nous avait lâché Novès. On est arrivé aux mêmes conclusions. Je suis convaincu que mon choix est dicté par la raison. [...] Je pars serein, parce que je n’aurais pas pu faire plus, a résumé Dusautoir.

Désormais, Novès devra avancer sans Dusautoir, Mas, Papé et Michalak. Et reconstruire un XV de France qui ressemble à un véritable champ de ruines. "Titi", lui, va se consacrer pleinement à son club, avec lequel il est sous contrat jusqu’en juin 2017. Des souvenirs en Bleu, il en a plein la tête. Des bons, forcément. Des mauvais, aussi. J’aurais rêvé d’être champion du monde, d’offrir ce titre à l’équipe de France. On a été tout proche il y a quatre ans... Voilà, ce n’était pas mon destin...

Retrouvez l'intégralité de l'entretien de Thierry Dusautoir en pages 24 et 25 de L'Equipe de ce 5 décembre...