La défense en question
Véritable satisfaction du Tournoi des 6 Nations, la défense française, aussi efficace en première mi-temps que les Blacks ont été maladroits, a totalement pris l'eau en seconde période. Un constat qui pose question.
Un seul essai encaissé durant la première période, sept en seconde : les chiffres interpellent. Comment et pourquoi, la défense française a-t-elle sombré à ce point durant la deuxième moitié de la rencontre ? "Sur le premier rideau, nous n'avons pas travaillé tous ensemble de la même façon, a répondu Jacques Brunel. Les brèches se sont ouvertes parce qu'on a jamais su rectifier notre communication défensive sur notre premier rideau. Ensuite, une fois que ce rideau était franchi, c'est leur vitesse qui a fait la différence et qui nous empêche de rectifier. Nous ne parvenions plus à revenir pour combler ces déficits."
Ce défaut de communication, Brunel l'a longuement regretté dimanche à l'instant de refaire le match devant les médias. Paradoxalement, les Bleus n'ont pas raté tant de plaquages que ça. "9 %, de mémoire", a précisé le sélectionneur. Et d'ajouter : "Ce n'est pas énorme. Par contre des erreurs de placements, des erreurs de ligne, là, oui, il y en a eu beaucoup. Des défenseurs qui se trompent de joueur (sur qui défendre), de zone ou de système."
Ce fût le cas notamment de Teddy Thomas, à deux reprises. De Rémy Grosso également, à une reprise. "Ils sont rentrés trop vite vers l'intérieur, a précisé Brunel. Ils sont parfois montés aussi trop vite par rapport à la ligne des centres et se sont retrouvés en difficulté". Et tout ça sur des action loin de la ligne d'en-but, sans réel danger au départ. Le sélectionneur, qui ne souhaite pas stigmatiser un joueur plus qu'un autre a ajouté : "Au centre aussi, on s'est trompé, on n'a pas bien comblé les intérieurs. C'est un ensemble à rectifier, pas seulement le fait d'un joueur". Des erreurs qui se paient cash face à la meilleure équipe du monde.
Et qui suscitent une grande déception au sein du staff. Brunel et ses adjoints comptaient bien s'appuyer sur ce secteur de jeu, véritable satisfaction du dernier Tournoi. "Ça a fonctionné effectivement il n'y a pas si longtemps, a souligné encore Brunel. Notre défense était présente et régulière, elle n'a pas connu de couac. Là, il y a eu un gros couac. Il faut retrouver nos codes et il n'y pas de raison qu'on n'y parvienne plus. Même si certains joueurs ont changé, il ne doit pas y avoir une telle dissonance dans notre ligne. Il faut que tout le monde réagisse de la même façon". Ce sera le travail prioritaire de la semaine à venir dans la perspective du deuxième test-match, samedi prochain à Wellington.
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