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Piqueronies : « C'est la victoire du travail et de la détermination »

Par Thomas Saint-Antonin
  • Sébastien Piqueronies, manager des Bleuets
    Sébastien Piqueronies, manager des Bleuets Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Fin technicien et travailleur acharné, le manager des Bleuets a touché le Graal pour la deuxième fois de rang. Une juste récompense pour lui et son staff.

Vous venez de décrocher un deuxième sacre mondial en deux ans. Quel sentiment prédomine après un tel exploit ?

Sébastien Piqueronies : C’est une extrême fierté, c’est surtout la sensation du devoir accompli. Je sais la charge de travail astronomique que ça nécessite, c’est la réussite de la formation française dans sa globalité avec tous les gens que ça concerne. Il faut aussi rester très humbles et lucides, on mérite de la gagner mais c’est une compétition extrêmement difficile. Notre ambition doit être de truster régulièrement ce dernier carré et de gagner le plus souvent possible.

C’est la récompense suprême pour l’ensemble de l’encadrement.

S.P. : Nous avons la chance d’avoir un staff extrêmement compétent, aujourd’hui la fraîcheur physique de nos garçons nous a permis de terminer avec un point d’avance. Nous sommes la seule équipe à ne pas avoir de blessé sur la compétition, j’estime que nous avons une certaine expertise dans le domaine que ce soit au niveau des préparateurs physiques ou de la cellule de recherche. Tous ceux de la direction sportive qui sont restés à Marcoussis nous ont également bonifiés, je crois que c’est la réussite de la compétence extrême de chacun des garçons. Dans ce staff, nous avons une vraie richesse de compétences, ces personnes sont peu médiatisées, peu mises en valeur, pourtant je pense que le parcours depuis deux ans montre qu’on a de belles ressources à la Fédération française de rugby. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur l’approche mentale de la performance, ça nous aide à mieux piloter et mieux manager l’équipe c’est une évidence.

Comment qualifier ce groupe qui s’est une nouvelle fois hissé sur le toit du monde ?

S.P. : Je qualifie ces jeunes joueurs français de travailleurs, déterminés et ambitieux. Pour moi, ils ont toutes les qualités nécessaires pour aller très haut. C’est pour ça que nous avons l’immense plaisir de travailler avec eux. Mais là ne s’arrête pas notre exigence, le cap que l’on doit franchir c’est d’encore mieux travailler avec ces jeunes pour qu’ils deviennent pour la majorité d’entre eux les meilleurs du monde à leur poste.

Un mot sur cette sublime finale livrée par les deux équipes. Comment avez-vous fait la différence face aux Wallabies ?

S.P. : L’équipe d’Australie est exceptionnelle, si on rejoue ce match trois fois je ne suis pas sûr qu’on le gagne trois fois. C’est la loi du sport mais nous avons été très forts dans nos prises de décision, les joueurs ont eu la tête froide et ont été très intelligents. C’est pour ça qu’on s’entraîne tous les jours, pour être capables d’optimiser nos ressources, c’est vraiment pour moi une immense réussite.

La déroute face à l’Argentine a-t-elle été l’acte fondateur du Mondial ?

S.P. : Ce match était important dans le sens où il nous a mis face à nos responsabilités et face à la réalité. Sur ce match-là, on cumule beaucoup de lacunes au même moment, c’était un séisme d’une magnitude importante. Mais il a eu le mérite de ne pas nous masquer la réalité, d’être face à la vérité. Mais avant tout, c’est un luxe d’avoir un staff et des joueurs capables de très vite réagir, s’adapter et devenir meilleurs. Ce match fut un point de départ. Certains appellent ça un accident mais c’est comme tout parcours, il fait totalement partie de la construction de notre sacre au même titre que les victoires brillantes. Rappelez-vous du Tournoi ou on prend dix-neuf points de pénalités en Angleterre, quand je vois la prestation de notre mêlée aujourd’hui, je me dis que quand on travaille intelligemment avec des gens compétents, on y arrive.

Malgré certains moments délicats, nous avons rarement senti l’équipe douter durant la compétition.

S.P. : Exactement, là aussi ce sont des choses qui se travaillent. On a beaucoup bossé sur cette composante-là avec les leaders, on a énormément insisté sur l’aspect émotionnel, ça nous a donné des compétences encore plus fortes sur cette finale.

Avec ce titre de champions du monde, vous rejoignez les Anglais et vous rapprochez des Néo-Zélandais. Prochain objectif, viser encore plus haut ?

S.P. : Il faut faire preuve de beaucoup d’humilité parce que cette année fut très difficile. Pour rester à ce niveau-là, je sais le travail que ça représente, mais c’est ni plus ni moins que notre ambition. Je suis très satisfait d’être à égalité avec eux, mais totalement insatisfait d’être encore à égalité avec eux. Le but est de construire un modèle pour que durablement, les moins de 20 ans français aient pour objectif de s’étalonner avec les meilleurs mondiaux et d’y gagner souvent. Je mesure l’ampleur de la tâche et je sais que le plus dur reste à venir. 

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