Les paris réussis du staff tricolore
Le XV de France a battu l’Argentine (23-21) sur le fil, et se dégage son avenir dans la Coupe du monde. C’est aussi un succès qui valide les choix de Jacques Brunel et ses adjoints.
Autant l’avouer, désormais. La première composition d’équipe de cette Coupe du monde nous avait tous interloqués. On avait d’abord émis un doute sur la capacité de Virimi Vakatawa à s’intégrer dans cette ligne d’attaque inédite, qui plus est face à des Pumas passant plus de temps entre eux qu’avec leurs propres femmes. On s’était trompé et à ce titre, il est aujourd’hui nécessaire de saluer la prise de risque du staff tricolore, impressionné par les performances du Racingman à l’entraînement, convaincu que son altruisme contrasterait radicalement avec la goinfrerie de Sofiane Guitoune. Banco. Avant ce France/Argentine importantissime, l’autre interrogation majeure résidait dans le choix de l’ouvreur, un poste où Romain Ntamack, vingt piges, devançait Camille Lopez, quelques campagnes internationales au compteur. Au sujet du Toulousain, on craignait en réalité qu’il ne revive ce qu’avait enduré Frédéric Michalak en 2003. Malgré quelques erreurs en première période (un coup de pied direct en touche, un en-avant sous une chandelle, une pénalité manquée…), Ntamack fut pourtant un parfait animateur et emmena derrière lui l’équipe la plus jeune du tiers 1, 27 ans de moyenne d’âge quand en 2011, en Nouvelle-Zélande, onze des finalistes tricolores avaient plus de 30 ans.
Cette victoire dans le match le plus important est donc en partie celle du staff des Bleus, audacieux, culotté et, à ce titre, on regrettera seulement le repositionnement d’Arthur Iturria à un poste qui fut certes le sien à ses débuts, mais auquel il ne s’épanouira jamais : discret dans le jeu (trois ballons touchés, cinq plaquages…) et peu convaincant dans les airs, le cas Iturria pourrait même créer un problème majeur au sein du XV de France dans les semaines à venir : lorsque les spécialistes Paul Gabrillagues et Bernard Le Roux reviendront dans l’équipe, qu’adviendra-t-il du leader d’alignement tricolore ? Pourra-t-il vraiment pousser Wenceslas Lauret sur le banc de touche ?
Giroud a façonné les corps
à la lumière de cette victoire fondamentale (et fondatrice ?), on est aussi en droit de saluer la récente incorporation du préparateur physique Thibault Giroud, qui en l’espace de trois mois a doté les Bleus d’une "caisse " dont ils étaient auparavant dépourvus, une énergie leur ayant permis de regarder dans les yeux, quatre-vingt minutes durant, l’un des quatre géants du Rugby Championship. En façonnant ce groupe jeune, en lui donnant la dimension physique que le ronronnement du Top 14 ne saurait lui procurer et, surtout, en confiant à ces minots l’avenir à court terme du rugby français, le staff a remporté un succès probant, une victoire capable d’ouvrir au Xv de France une voie royale vers les quarts de finale de la compétition. Si on nous avait dit ça il y a six mois, l’aurions-nous cru ?
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