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Le fabuleux destin d’Aaron

  • Après un parcours hors du commun, le troisième ligne gallois Aaron Wainwright effectuera sa 17e sélection en seulement deux ans et débutera face à la France.
    Après un parcours hors du commun, le troisième ligne gallois Aaron Wainwright effectuera sa 17e sélection en seulement deux ans et débutera face à la France. PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Le flanker gallois, Aaron Wainwright, qui ne compte que deux saisons pro derrière lui aurait dû devenir footballeur. Mais le destin en a décidé autrement...

Aussi fou que cela puisse paraître, le flanker gallois Aaron Wainwright qui débutera face à la France ne joue au rugby de façon professionnelle que depuis… deux ans. Celui que l’on présente comme le "nouveau Sam Warburton" devrait ainsi, à seulement 22 ans, prendre la place de Ross Moriarty, le tank de Gloucester et ses 38 sélections dans le XV de départ gallois. Wainwright, lui, n’en compte que 16. Pour l’instant. Mais tout indique que le flanker des Dragons de Newport est parti pour une longue carrière. La presse galloise ne tarit d’ailleurs pas d’éloges à son sujet. Il y a deux mois, notre confrère Ben James, éditorialiste rugby reconnu de la Principauté, titrait ceci : "Oubliez le futur, le rugby gallois vient de trouver sa nouvelle pépite que le monde entier va découvrir." Avouez que le titre est sacrément flatteur pour un gosse de 22 ans. L’article faisait suite à deux énormes performances du jeune troisième ligne face à l’Angleterre, à Twickenham puis à Cardiff. Deux rencontres où il ébahit les supporters gallois par sa puissance balle en main, son aisance en touche et sa férocité dans les rucks. Depuis, Wainwright est devenu un titulaire régulier de Warren Gatland. Il compte quatre apparitions, dont trois comme titulaire. Gatland l’essaya même au poste de numéro 8 pour faire souffler Josh Navidi. Rien que ça, après seulement deux ans de rugby pro. Car vous allez voir qu’Aaron Wainwright a eu une trajectoire hors du commun.

De défenseur central à flanker international

Rien ne le prédestinait à devenir rugbyman de haut niveau, à l’exception de son père Adrian qui avait joué pour les moins de 21 ans gallois au poste de pilier puis troisième ligne. Petit, Wainwright ne voulait pas faire comme son papa. Il voulait jouer au foot. Ce qu’il fit très bien d’ailleurs : "Quand j’avais 7 ans, j’ai été repéré par des dirigeants de Cardiff City, raconte l’intéressé. J’ai joué là jusqu’à mes 16 ans. J’étais défenseur central. Mes idoles étaient Patrick Vieira et Claude Makélélé. J’ai toujours voulu leur ressembler. Vieira m’a même entraîné un jour ! Il passait ses diplômes d’entraîneur, et j’avais 14 ans. J’étais comme un fou. Je buvais la moindre de ses paroles." Libéré par Cardiff à 16 ans, Wainwright a toutefois l’opportunité de s’approcher du foot professionnel avec une proposition du club de Newport Country qui lui offre une bourse d’étude en prime. Mais ça ne l’intéresse pas : "Je ne voulais pas changer de lycée et encore moins quitter mes amis. Et puis j’avais une idée en tête : je voulais étudier à l’université." Le jeune homme choisit alors le chemin le moins évident : "À l’université, je ne vivais que sur mon prêt étudiant que je remboursais en faisant le job de livreur de journaux le matin ou en travaillant dans des centres d’appels le soir."

C’est à ce moment-là qu’il fut rattrapé par le rugby : "Je n’avais rien à faire de mes week-ends, alors mes potes m’ont dit de venir jouer à Whiteheads RFC." Puis, rapidement, il intégra l’équipe de l’université métropolitaine de Cardiff, où il se fit remarquer pour intégrer l’académie des Dragons de Newport. Parallèlement, il découvrit le niveau sénior avec l’équipe de Newport RFC : "Cela m’a fait bizarre de passer du rugby universitaire au rugby de championnat. Du jour au lendemain, je suis tombé sur des gros types qui n’étaient là que pour te faire du mal. Mais cela a été formateur." Puis les Dragons connurent une véritable hécatombe au poste de troisième ligne. C’est ainsi que Bernard Jackman, alors manager, lui donna sa chance en 2017. Pour sa première saison pro, Wainwright disputa ainsi 25 matchs toutes compétitions confondues dont 21 comme titulaire. À l’issue de celle-ci, Warren Gatland le convoqua pour affronter l’Argentine à San Juan en juin 2018 : "Mon père a spécialement pris l’avion pour venir me voir jouer. J’étais très nerveux… J’ai fini par entrer en jeu et disputer une bonne demi-heure qui me montra l’écart entre le club et le niveau international." Aujourd’hui, le niveau international ne lui fait plus peur. Il est même en passe de devenir l’une de ses terreurs, s’il se montre capable de reproduire les performances vues face à l’Angleterre. Mais il a aussi tenu à entretenir un lien avec ses origines de rugbyman : "Je suis devenu entraîneur à Whiteheads RFC, là où tout a commencé", sourit-il. "Mon cursus en sciences du sport me demandait d’entraîner une équipe… Je ne voyais pas entraîner ailleurs !"

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