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Grégory Alldritt : « Passer dans la cour des grands »

Par Propos recueillis par Paul ARNOULD
  • Grégory Alldritt, titulaire en troisième ligne du XV de France au Mondial.
    Grégory Alldritt, titulaire en troisième ligne du XV de France au Mondial. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Titulaire en troisième ligne du XV de France au Mondial, Grégory Alldritt est fin prêt pour disputer la Champions Cup, une nouvelle étape de son ascension. 

Vous êtes revenus très vite à la compétition le week-end dernier contre Lyon. Comment allez-vous ?


Ça va très bien. J’ai eu une semaine de vacances et je n’avais pas envie d’avoir plus donc j’ai demandé au coach (Jono Gibbes, N.D.L.R.) si je pouvais revenir plus tôt pour pouvoir vite basculer sur quelque chose de nouveau. J’avais envie de reprendre les automatismes du club et de me remettre au boulot.

Ne craignez-vous pas une rechute émotionnelle après trois mois de préparation intense et une Coupe du monde éprouvante, tant physiquement que psychologiquement ?


Je suis rentré du Japon très déçu. Je vous avoue que regarder les demi-finales à la maison, ça fait mal à la tête. Quand il y a beaucoup de déception, je n’aime pas rester à rien faire, j’ai besoin d’enchaîner et de retrouver quelque chose. On a beau être en vacances, on cogite, on ressasse. J’avais besoin de retrouver la routine de club, les copains et me fixer un nouveau cap.

Votre retour contre Lyon n’a pas suffi pour empêcher une large défaite (45-17), symptomatique des difficultés de La Rochelle cette saison à l’extérieur. Avec du recul, comment analysez-vous cette rencontre ?


C’est clair que 45 points, ça fait mal. Le plus frustrant et le plus décevant c’est qu’on avait fait une très bonne semaine d’entraînement et qu’on partait avec de bonnes intentions. Et sur le match, on réussit de bonnes choses mais il y a trop de déchets, de ballons perdus, de pénalités et face à Lyon qui est l’une des meilleures équipes du Top 14 cette année, on l’a payé cher.

Revenons sur cette Coupe du monde. Êtes-vous fier malgré tout d’avoir montré une belle image du XV de France même si l’aventure s’est arrêtée en quarts de finale ?


On a commencé cette compétition avec une image auprès des Français et du monde assez négative. Beaucoup nous voyaient rentrer plus tôt en France. On a réussi à créer une cohésion, un bon groupe et c’est ce qui a fait qu’on a performé contre l’Argentine. Ce match était ciblé pendant toute la « prépa physique », ce qui n’est pas le plus marrant. On est parvenu à ne pas se voir trop beaux contre les Tonga et les USA. Après, ce quart de finale c’est clair que c’est une déception. En relativisant je me dis qu’on partait de loin et qu’on peut être fier de nous mais le sentiment dominant c’est qu’une Coupe du monde, on en vit qu’une dans sa vie, si tu en fais deux c’est que tu es très chanceux. Après le Mondial, j’ai entendu beaucoup de personnes parler de 2023 sauf que c’est dans quatre ans ! Il faut rester au niveau, ne pas se blesser, survivre à la préparation et à tous les aléas. Donc tu te dis après coup que tu as peut-être manqué quelque chose d’encore plus magnifique.

En voulez-vous à votre coéquipier en Bleu Sébastien Vahaamahina, dont l’exclusion a fortement pesé sur le destin du match face aux Gallois ?


On ne peut pas pointer du doigt «Seb», c’est un sport collectif et ça serait beaucoup trop facile de dire que la défaite est de sa faute. Je pense que sur l’ensemble du match quand on le regarde, on fait tous des petites erreurs et c’est ce qui fait la différence. Après, je l’avais déjà dit mais c’est un geste qu’il faut proscrire et c’est vrai qu’il n’a pas donné une belle image du rugby. Mais je ne lui en veut pas et tout l’abattage qu’il a reçu derrière, ce n’était pas nécessaire.

Vous vous êtes imposé comme le numéro 8 titulaire de cette équipe. Votre objectif est-il maintenant de devenir un patron du XV de France ?


Mon entraîneur à Auch me disait toujours : « le plus dur ce n’est pas d’y arriver, c’est d’y rester. » Je vais continuer à fonctionner comme je l’ai toujours fait, c’est à dire ne pas me projeter très loin. Aujourd’hui, je dois faire mes matchs avec La Rochelle, essayer d’être le plus performant possible et ensuite il y aura le Tournoi. Si je suis appelé, j’essayerais d’être le meilleur avec ce maillot. Je suis quelqu’un qui fonctionne à court terme.

Samedi vous allez découvrir la Champions Cup contre Exeter. Une nouvelle compétition pour vous…


J’ai hâte de découvrir ce niveau mais surtout de retrouver Marcel-Deflandre, les tribunes pleines, les drapeaux et de sentir ce soutien si important. On s’attend à un très très gros match car la Champions Cup c’est le niveau au dessus du Top 14. Ça va encore aller plus vite et il va falloir élever notre exigence.

La Rochelle est-elle prête pour ce niveau ? Quand on voit les difficultés notamment à l’extérieur, on peut en douter…


Oui il y a des difficultés après nous ne sommes pas non plus dans une situation archi-critique, on a connu bien pire. À nous d’avoir ce déclic. Quand on voit le groupe, il n’y a pas beaucoup de différences avec celui de l’an dernier lorsqu’on rivalisait avec les meilleurs. Il faut peut-être arrêter de se voir un peu trop beau parce qu’on a fait une demie de championnat et une finale de Challenge Cup, se regarder dans les yeux et repartir au travail en respectant les valeurs du club, c’est-à-dire le combat, la solidarité. Ensuite, on se mettra à jouer au rugby, on respectera le système et je suis persuadé qu’en procédant comme cela, on va se retrouver et on battra les meilleurs.

Victor Vito disait en début de saison que La Rochelle avait parfois la mentalité d’un petit club, c’est-à-dire moins de pression que des Toulouse ou des Clermont mais peut-être un sentiment d’infériorité. Êtes-vous d’accord ?


C’est difficile car il ne faut pas oublier qu’il y a quatre ans, La Rochelle jouait le maintien. Derrière il y a eu une saison formidable avec cette première place et tout s’est enchainé, donc pour le club jouer les phases finales c’est déjà énorme. Mais comme le disait Victor, petit à petit il va falloir franchir ce palier et assumer ce rôle. On aimerait tous passer dans la cour des grands.

Vous parliez de vous fixer un nouveau cap, de nouveaux objectifs. Quels sont-ils ?


Continuer à rester le même, ma famille et mes amis sont là pour me le rappeler. Et surtout une place dans le top 6 du championnat à Noël et une qualification en Champions Cup, ça serait merveilleux.

Et une petite convocation par le nouveau staff de Fabien Galthié ?


Et une petite convocation. Si je le mérite.

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