Place au sport

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L'édito de Léo Faure... Le saviez-vous ? Le rugby est encore un sport, le XV de France une équipe qui vient de grimper (sans jouer) à la troisième place du classement World rugby et le Tournoi des 6 Nations une compétition historique, belle à en crever quand on se réclame de sensibilité européenne. Qui s’en souvient encore ?

C’est une emphase, bien sûr. Le public manque terriblement au spectacle des stades, mais le dernier Galles-Angleterre est venu nous rappeler quelle est la beauté profonde de ce rendez-vous d’hiver, où les rivalités nationales s’exaltent et le rugby, posé sur 5 000 mètres carrés de pelouse, s’offre dans son plus bel écosystème.

Voilà pourtant trois semaines que la France, son XV national et les millions de supporters qui vibrent pour lui, n’ont plus ce plaisir. Il y avait deux semaines de repos au programme et un France-Écosse finalement reporté, pour les raisons que vous savez.

Le rugby des champs a disparu de nos écrans, pour faire place au rugby des arcanes. Une fois encore. Les contaminations flambent, les ministères s’emparent de l’affaire, les « fédéraux » se noient dans leur communication et les infectiologues multiplient les prises de parole, pour voler au secours d’une bulle qui n’a même pas explosé : elle n’a jamais franchement existé. Les sportifs, eux, se taisent et comptent les points. Désolation.

Le rugby, comme trop souvent de ce côté de la Manche, a donc fait l’ouverture des JT pour les mauvaises raisons. Des sujets d’institution, loin du ballon qui devrait seul réunir tout ce monde épris d’ovale. L’amateurisme s’accroche aux basques de ce sport et pollue sa gestion, où l’exemplarité n’est encore qu’un mot, sûrement pas un fait. La faute d’organisation est réelle, évidente, aux conséquences importantes. Est-ce une faute grave, de celles qui réclament qu’une tête tombe ? Les ministères en décideront et le feront savoir.

Il y aura des sanctions, ou pas. De notre côté, on se réjouira déjà d’une chose : ce 5 mars devrait marquer l’épilogue d’une triste séquence pour le rugby français. Elle laissera des traces, à n’en pas douter, sur un second mandat présidentiel et un premier mandat de sélectionneur qui s’engageaient pourtant bien, jusqu’ici.

L’arbitrage du ministère aura le mérite de nous projeter vers l’avenir. Où il sera enfin question de jeu, de joueurs et de match. Dimanche, les Bleus se réuniront à Marcoussis pour ouvrir une nouvelle page de leur jeune histoire.

Il manquera du monde, certainement, les contaminés d’hier n’étant pas encore tous aptes à la reprise. Mais si le virus veut bien déserter les murs du CNR, le XV de France préparera un match de rugby dans des conditions proches de la normale. On se voit déjà en Angleterre, dans huit jours, pour le plus beau des matchs dans la plus belle des compétitions. Et soudain, l’excitation revient. Place au jeu. Et place au sport.

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