Un transfert à Toulon rocambolesque

Lorsqu’en 2008, Tana Umaga, alors entraîneur au RCT glisse le nom de Sonny Bill Williams à son président, Mourad Boudjellal, ce dernier ne le connaît pas. Umaga insiste et Boudjellal qui, à l’époque, n’est pas vraiment un spécialiste de rugby, se renseigne. Médiatiquement, en revanche, le patron du club varois sent les coups et aime se lancer dans des transferts impossibles. Printemps 2008: SBW évolue alors en NRL, aux Canterbury Bulldogs de Sydney avec qui il a été champion en 2004. Il y est sous contrat pour encore deux saisons. Il s’y ennuie quelque peu et, surtout, la perspective de jouer le Mondial 2011 à XV en Nouvelle-Zélande, son pays, le fait rêver. Lui et son agent, Khoder Nasser, perçoivent qu’un passage à XV directement en Nouvelle-Zélande est difficile et que la fédération des All Blacks ne se lancera pas dans un bras de fer avec la surpuissante Ligue australienne de rugby à XIII.

Cela ne fait pas peur à Boudjellal, qui y voit un moyen de faire parler de Toulon au-delà des frontières classiques de l’Ovalie. Le patron du RCT use d’un vide juridique, pour faire signer un contrat à XV à SBW et une licence. « Après tout, rien n’empêche un joueur de hand de prendre une licence de football. Or, le XV et le XIII sont considérés comme deux sports différents », expliquera-t-il au moment de l’arrivée du futur double champion du monde sur les bords de la rade. Tollé de la fédération australienne, qui fera constater en vain, par huissier, la présence de SBW à Toulon durant l’été. Le joueur sera élu personnalité la plus détestée d’Australie. Il évoluera deux ans à Toulon, gratifiant le public de Mayol de ses fameux « off-loads ». En 2010, lui et son agent ne donnent pas suite aux propositions en or de prolongation de contrat, formulées par Boudjellal. Il est l’heure pour lui de rentrer au pays et d’entamer une carrière sous la tunique noire…