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Rugby-champagne à l’anglaise face à l'Afrique du sud

  • Jonny May célèbre la victoire ! Jonny May célèbre la victoire !
    Jonny May célèbre la victoire ! PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Le XV de la Rose s’est imposé in extremis sur une pénalité de Marcus Smith. Mais que la bataille fut rude, elle aurait d’ailleurs pu très bien tourner en faveur des Springboks si forts dans le jeu d’avants. Mais la cavalerie anglaise a eu le dernier mot.

Dans une ambiance de folie et d’angoisse, les Anglais ont arraché la revanche de la finale de la Coupe du monde. Mais quand on dit « arraché », ce n’est vraiment pas un mot choisi au hasard. Marcus Smith a réussi la pénalité victorieuse à la 79e après une entrée genoux en avant de François Steyn dans un regroupement. Cette précision pour donner une idée de l’intensité et de l’âpreté des débats, des points chauds portés à ébullition et des échauffourées comme dessert pour une foule de Twickenham qui en aura eu pour son argent. Sur un plan plus général, les Anglais ont gagné cette rencontre à rebours de toutes les statistiques et la plus parlante d’entre elles : la balance des pénalités.

Deux échecs lourds de conséquence pour Pollard

Le XV de la Rose a gagné malgré dix-huit pénalités contre lui, contre seulement huit en sa faveur. Et encore, le différentiel est monté jusqu’à 18 à 4 aux alentours de la 75e. Ceci provient principalement de la deuxième mi-temps terrible des Springboks, maîtres de la mêlée et de l’occupation, rois de la chandelle. Leurs deux premières lignes ont mis au supplice leurs vis-à-vis anglaises. Mais voilà, il y avait un grain de sable dans la machine, Hendre Pollard, demi d’ouverture inamovible mais qui traverse des trous d’air. Il a manqué coup sur coup deux pénalités qui ont coûté très cher au final. Sans ça, les champions du monde se seraient imposés, même avec un seul essai contre trois au compteur (Mpimpi en bout de ligne après maul énorme).

Les Anglais ont souffert mille morts après le repos, ils ont pris un carton jaune, on les a sentis proches de la rupture, on a vu Eben Etzebeth réussir une chevauchée au long cours qui échoua de peu, faute de soutien. On a vu entrer les Anglais dans les 22 adverses qu’à deux reprises en deuxième période mais ça leur a suffi pour reprendre in extremis le score. M. Brace a pesé bien sûr dans la dramaturgie finale en renvoyant Kolisi aux vestiaires pour un plaquage en l’air. Smith avait tenté un petit coup de pied par-dessus bien vicieux, c’était la bonne option et  l’insolent ouvreur des Harlequins scella ainsi  le sort de cette partie.

À partir de là, il y a deux écoles, les Anglais ont souffert mais ils ont été capables de marquer trois essais, trois bijoux offensifs. En jeu déployé, ils étaient les meilleurs. Tuilagi avait marqué d’entrée de jeu après une longue action. Les deux autres réalisations ont été des chefs-d’œuvre de jeu en première main. Le second fut le fruit d’une attaque après touche avec un bon travail de Jonny May, Youngs travailla un peu sur le regroupement qui suivit pour envoyer Steward à l’essai. Le troisième fut encore plus tranchant, au cœur de la domination sud-africaine, une touche déviée aboutit à Slade qui lança Marchant plein axe, (bristol laissé à De Allende curieusement naïf) avec le jeune demi de mêlée Raffi Quirke au soutien.

Ça sert donc encore à quelque chose de faire du rugby champagne et c’est un effet du réchauffement climatique que de voir l’Angleterre en position de cultiver des vignobles. Ils ne le regretteront pas, en faisant passer Marchant au centre et en faisant entrer Max Malins à l’aile, Eddie Jones n’a pas perdu au change. Même la sortie précoce de l’excellent Ben Youngs ne s’est pas retournée contre son instigateur. Et Marcus Smith a relevé le gant en l’absence de Farrell. Il a clairement l’étoffe des héros.

Les Boks n’ont pas à rougir de ce court revers, ils ont joué leur partie habituelle, autour de la force de ses avants et de Duane Vermeulen expert en démolition. Disons qu’une certaine mentalité d’épicier ne leur donne pas trop le droit à l’erreur.

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