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XV de France - Comment la défaite à Dublin influe la "prépa"

  • Les Bleus sont entrés directement dans le vif du sujet, avec des séquences à la fois longues et explosives. De son côté, le staff est satisfait des premiers retours sur la condition physique des appelés.
    Les Bleus sont entrés directement dans le vif du sujet, avec des séquences à la fois longues et explosives. De son côté, le staff est satisfait des premiers retours sur la condition physique des appelés. France rugby - Julien Poupart
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Marqué par la défaite en Irlande lors du dernier Tournoi, dont il a tiré de nombreuses leçons, le staff des Bleus s’attend à des matchs où les temps de jeu effectifs devraient s’approcher des quarante-cinq minutes pendant le Mondial. Voilà pourquoi il a conçu son travail estival en conséquence. Explications.

Ce n’est pas un secret : la défaite en Irlande, lors de la 2e journée du dernier Tournoi des 6 Nations, a marqué un tournant pour ce XV de France. Invaincu depuis l’été 2021, il restait sur quatorze victoires d’affilée – record du rugby hexagonal - avant de se présenter à l’Aviva Stadium pour défier le numéro un mondial et autre grand favori de la compétition. Et pour la première fois du mandat de Fabien Galthié, pas de fait de jeu, de carton ou de mauvais choix pour expliquer un revers. Non, les Bleus sont tombés contre plus forts qu’eux, dans un match qui a atteint des sommets d’intensité et plus de quarante-six minutes de temps de jeu effectif. Un mal pour un bien peut-être car il fallait sûrement connaître un échec avant le Mondial. Il eut la vertu de provoquer une réaction.

Dans le jeu, avec des convictions plus affirmées sur la fin du Tournoi et une meilleure maîtrise des moments propices à attaquer. Dans les têtes, l’orgueil français ayant été chatouillé. Et enfin sur la préparation physique. Quand on demande au directeur de la performance Thibault Giroud si cette rencontre a influé sur la manière dont a été pensé cet été 2023, il répond sans détour : " Bien sûr. Ce qu’on a voulu faire, c’est être proactif. Après le grand chelem 2022 déjà, on aurait pu se dire : "ça y est, c’est le top ce qu’on a fait, on continue comme ça." Non, on a voulu se remettre en question et ne pas subir. Ce n’est pas quand ça va mal qu’il faut changer les choses, c’est quand ça va bien qu’il faut être capable d’évoluer et de regarder devant."

Séquences très intenses

En clair, le staff avait anticipé le travail nécessaire pour se rapprocher des nouveaux standards internationaux et l’épisode de Dublin n’a fait que le matérialiser. "Cela entre dans l’évolution du rugby observée depuis quatre ans, poursuit Giroud. Nous ne sommes plus sur un rugby totalement énergétique mais un rugby où le domaine neuromusculaire a pris le pas sur le reste. Le temps de jeu effectif est de plus en plus important, il y a de moins en moins de mêlées, de touches. Il semble que le jeu de possession revient sur le devant de la scène pour la Coupe du monde 2023. On sait pertinemment qu’on aura des schémas de match qui ressembleront à ce qu’on a vécu en Irlande. À nous de préparer les joueurs, durant les quatre premières semaines, sur des séquences très intenses et pas sur des séquences moyennes."

L’équipe la plus lourde du Mondial

Fabien Galthié et ses adjoints en sont arrivés à cette conviction, aussi, car ils ont dressé un constat que rapporte Giroud : "Nous sommes l’équipe la plus lourde de la compétition. Sur le pack, nous sommes plus lourds que les Sud-Africains et nos adversaires veulent nous emmener sur ces domaines. Il fallait axer les choses sur ce que vont être leurs cibles." En somme, après avoir excellé en 2021 et 2022 dans un rugby qui faisait la part belle à l’occupation et où ils délaissaient volontairement le ballon, les Tricolores savent qu’ils doivent être plus "caméléons" car les autres chercheront à les faire "exploser". "Certains matchs vont toucher de très près les quarante-cinq minutes de temps de jeu effectif, ne cache pas Giroud. Il faudra être prêt. On doit aujourd’hui être capable d’avoir un jeu de dépossession, un jeu de possession, d’enchaîner les séquences. Aussi de repartir sur des séquences plus longues, ce qu’on n’a pas vraiment connu depuis deux ans. Le gros intérêt, c’est de pouvoir enchaîner des séquences longues et des séquences très explosives. On ne doit pas être impactés sur ces séquences longues pour avoir la faculté de remettre de l’accélération ensuite, notamment pour le huit de devant."

Tout en sachant que, si les Bleus croisent la route des Springboks en quart de finale par exemple, le pack sera soumis à une autre épreuve. "Quand on les a affrontés à Marseille (en novembre 2022), ce fut le plus petit temps de jeu effectif depuis des années mais ce match a laissé des traces. Le combat sera plus important sur certains rendez-vous." Et cette conclusion pour illustrer le besoin impérieux d’adaptation physique : "La clé, c’est le huit de devant."

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Les commentaires (1)
Philippe64 Il y a 9 mois Le 08/07/2023 à 15:11

le stade rochelais a montré face au Leinster, comment il fallait faire pour démolir l'équipe d'Irlande. voilà l'exemple à suivre