Top 14 - Un carton rouge qui a exclu le Lou des débats
Le Lou n'avait pas démarré la partie à côté de la plaque, en étant même efficace au point de mener au score. Mais l'exclusion de Romain Taofifenua juste avant la pause a eu un effet déflagrateur.
Parfois, l'exclusion d'un joueur peut avoir des effets galvanisants sur les troupes qui se retrouvent en comité réduit. Le sentiment d'injustice et la volonté de se serrer les coudes les poussent à se surpasser et la logique ne répond plus de rien. Sébastien Taofifenua le disait d'ailleurs, en conférence : "Les cartons rouges, ça arrive tous les week-ends et les équipes arrivent à s'en sortir..." Là, c'est tout l'inverse qui s'est produit. Romain Taofifenua écopait juste avant la pause d'un carton rouge ne souffrant d'aucune contestation. Le deuxième ligne international s'était rendu coupable d'un choc à l'épaule contre la tête de Romain Buros. L'arbitre de la rencontre M. Raynal laissait jouer sur l'action suivante, puis revenait à ce fait de jeu avec l'appui de la vidéo. Et la sentence était inévitable.
Sur la mêlée suivante, Mickaël Guillard montait en deuxième ligne pour accompagner Killian Géraci. Mais la poussée girondine était dévastatrice. Et si l'Union Bordeaux-Bègles ne marquait pas sur la première action en supériorité numérique, avec en cause un en-avant de passe de Jalibert pour Uberti, c'était pour la suivante, encore initiée par une mêlée à sens unique. "Evidemment, ça les a impactés de perdre un joueur qui était fondamental pour eux, jugeait Paul Abadie, le demi de mêlée girondin. On réussit à marquer juste avant la mi-temps, à la suite de ce carton rouge et ça a lancé le début de la deuxième période."
Ce n'est pas parce qu'on est 14 qu'on ne peut pas sécuriser un ruck. Ce n'est pas normal que le 9 doive mettre des coups de cigare pour récupérer un ballon...
Et les mêlées suivantes ne seront pas bien meilleures, pour le Lou, si ce n'est celle sur laquelle Poirot s'est mis à la faute en deuxième période. A droite de son pack, l'équipe entraînée perdait un poids lourd qui n'avait pas d'égal sur la pelouse ou sur le banc. Pire, l'influence lyonnaise sur cette rencontre s'est peu à peu délitée, ouvrant la perspective à un score fleuve en faveur des locaux, poussés de surcroît par leur public nombreux (près de 25 000 spectateurs étaient réunis à Chaban-Delmas). Le signe d'agacement de Baptiste Couilloud, peu avant sa sortie lors d'un ruck, était sûrement révélateur de l'état d'esprit de ses coéquipiers. "On a complètement sombré, déplorait le patron du sportif Fabien Gengenbacher à l'issue de la rencontre, tout en tentant de l'expliquer. Ce sont des choses identifiées, sur lesquelles on a travaillé. Mais il faut qu'on soit plus résilients. Ce n'est pas parce qu'on est 14 qu'on ne peut pas sécuriser un ruck. Ce n'est pas normal que le 9 doive mettre des coups de cigare pour récupérer un ballon..."
Que ce duel avait bien commencé pourtant, avec une légère domination territoriale pour l'UBB, certes, mais avec des débats plutôt équilibrés et ouverts. Le Lou a même mené au score grâce à une contre-attaque parfaitement jouée. Mais l'édifice s'est entièrement effondré avec ce fait de jeu (46-10).
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