Tillous-Borde, en toute décontraction

Dans la défaite, certains savent tout de même tirer leur épingle du jeu. Sébastien Tillous-Borde fait partie de cette race. Annoncé titulaire face à l'Australie lors du dernier test du mois de novembre, son avenir en Bleu paraissait alors compliqué. Le demi de mêlée castrais semblait promis à la boucherie face à des Wallabies toujours aussi solides physiquement et généreux pour distribuer des plaquages appuyés. A 23 ans, le Béarnais a pourtant fait preuve d'un sacré répondant. Une prestation encourageante qui a incité Marc Lièvremont et son staff à maintenir l'ancien biarrot en place pour débuter le Tournoi.

"Je n'ai pas de pression, s'amuse-t-il, à chaque fois que j'ai joué en Irlande, ça s'est toujours bien passé". Même Croke Park ne l'intimide pas: "Il va y avoir une grosse ferveur populaire, c'est un très bon match à jouer. Une forte ambiance permet de se transcender". Difficile d'impressionner celui que l'on surnomme le "petit Kelleher" pour souligner ses qualités physiques (1,76 m, 93 kg) et sa capacité à se transformer en neuvième avant. Même la troisième ligne irlandaise considérée comme pénible à jouer, avec notamment le dénommé Wallace, en prend pour son grade: "Elle ne sera pas pire que celle des Australiens".

L'ami Hari

Passé d'Oloron à l'équipe de France en quelques années, il aborde cette rencontre en toute décontraction. Rassuré par la présence d'Imanol Harinorodoquy au poste de numéro huit "car, même en dehors du rugby, je m'entends très bien avec lui" et par son association avec Lionel Beauxis à la charnière. Un ouvreur qu'il a appris à connaître dès l'adolescence. "Nous étions en sélection Béarn. Nous devions avoir seize ans" , avant d'être sacré tous les deux champions du monde des moins de 21 ans en 2006. "Depuis ce titre, nous n'avions plus joué ensemble mais deux jours ont été suffisants pour retrouver nos repères. On se comprend bien, même si je parle plus que lui (rires), mais c'est normal."

Pas question d'évoquer avec lui un avenir en bleu doré, Sébastien Tillous-Borde, qui a connu des années sombres à Biarritz avant d'éclater dans le Tarn, veut simplement continuer à progresser. Alors il passe du temps à travailler son jeu au pied, atout indispensable des numéro neuf modernes. Et pour ce Tournoi, il espère seulement "pouvoir se lâcher un peu plus". En toute décontraction.