L'avenir est à lui

Par Rugbyrama
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Samedi à Croke Park, face à l'Irlande, Lionel Beauxis fêtera sa treizième sélection. Un chiffre prémonitoire pour celui que Marc Lièvremont voit comme le futur grand ouvreur du quinze de France. Toutes les cartes sont dans ses mains. A lui de les abattre

Lionel Beauxis n'a pas changé. Sourire géné, voix posée, mots comptés, l'ouvreur parisien s'étonne encore de l'agitation médiatique qui l'entoure. C'était le cas en janvier 2007 lors de sa première convocation chez les Bleus pour le match d'ouverture du Tournoi des 6 Nations face à l'Italie, c'était toujours le cas en octobre 2007 lors de sa titularisation surprise pour affronter les Blacks à Cardiff dans un quart de finale de Coupe du monde devenu légendaire. C'est encore le cas en février 2009. A 23 ans, le Bigourdan revient en équipe de France après une saison 2008 gâchée par une pubalgie, souvenir d'un mondial épuisant.

Un retour qui ne passe pas inaperçu car Marc Lièvremont et son staff ont envoyé un signe fort en ne sélectionnant aucun autre demi d'ouverture. Le stratége des Bleus, c'est lui. Lui, avec ses douze sélections et un poste d'arrière contreversé au Stade français depuis le début de la saison. Lui, l'ouvreur reconnu et admiré pour son jeu au pied "d'un niveau international, qui permet de faire avancer l'équipe", expliquait Bernard Laporte au moment de l'inviter dans la grande aventure de la Coupe du monde. Un atout pour le futur secrétaire d'Etat, adepte du rugby statistique, programmé, d'occupation.

Beauxis n'est pas qu'un pied

"Ce serait mal le connaître que de penser qu'il n'est qu'un pied," a simplement averti Marc Lièvremont, disciple d'un rugby désordonné, enjoué, très "français". Lionel, de son côté, aurait pu dire bien des choses encore, rappelant quelques souvenirs de leur campagne 2006 avec, à la clef, le titre de champion du monde des moins de 21 ans. Mais pas de tirade à faire pâlir Rostand. "Il s'inscrit parfaitement dans notre projet de jeu", affirme l'actuel sélectionneur pour clore le chapitre des supputations et des interrogations en attendant les actes. Sûr que ce Beauxis-là peut devenir le dix incontestable de son quinze de France.

Pourtant l'intéressé préfére rappeler sa jeunesse, son jeu encore perfectible et son bonheur d'être seulement là. Murmure qu'il essaiera de ne pas décevoir les entraîneurs et ne voit que le match face à l'Irlande où "il faudra jouer simple, éviter de s'emballer et faire n'importe quoi". Ce n'est pourtant pas un manque d'ambition de la part d'un joueur qui s'est imposé aussi vite à la Section paloise qu'au Stade français. C'est simplement son caractère. A s'étonner de tout et à s'amuser d'un rien, en gardant le recul nécessaire pour éviter de douter pendant sa blessure, pour ne pas dramatiser les effets parfois étonnants de la concurrence, pour ne pas paniquer avant d'affronter les Blacks, pour ne pas se croire installé avant d'avoir confirmé.

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