Les Bleus passent en code

Dans le temps, les avants aimaient cultiver le mythe d'une race particulière et de gaillards taiseux. A l'heure de la médiatisation à outrance, de l'explosion des réseaux sociaux, et alors même que les seniors prennent des nouvelles de leurs familles via un service messenger, nos Bleus de France semblent préférer les traditions du XXe siècle. C'est en tout cas une des explications de la défaite tricolore en Irlande avancée par le capitaine Lionel Nallet : "Nous avons eu un problème de communication. Sur le terrain, nous nous sommes très peu parlés et quand nous l'avons fait, personne n'a été réceptif aux demandes des uns ou des autres." Autant dire qu'il y avait de la friture sur la ligne de la cohésion.

Un manque de communication qui n'a pas permis aux Français de mieux gérer le deuxième acte. Le capitaine y voit aussi une raison du faible rendement des avants dans les phases de combat : "Quand les avants sont fatigués, il faut revenir à du jeu plus direct, à une passe. Quand l'équipe relance cinq ballons de suite, cela devient compliqué pour nous et au final on perd le fil du match." Parler c'est bien, se comprendre c'est mieux. C'est pourquoi Lionel Nallet veut que les Bleus se trouvent "un code, un mot clair pour tout le monde et qui voudra dire stop."

Un signal pour établir une ligne directrice pendant les temps faibles et ne pas finir les rencontres sur les talons comme c'est trop souvent le cas depuis un an. Face à une équipe d'Ecosse joueuse, et qui ne s'avoue jamais vaincue comme le prouve sa deuxième période face au Pays de Galles, les Tricolores savent qu'ils devront imposer leur rythme à la rencontre et éviter, comme en Irlande, "de se laisser emporter par le jeu", selon Sébastien Chabal. Cette semaine à Marcoussis, tous les joueurs étaient d'accord sur ce point. Une cohésion retrouvée à vérifier sur le pré...