Médard, c'est déjà demain

Par Rugbyrama
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Tout nouveau dans le groupe France, qu'il a découvert lors des tests du mois de novembre, Maxime Médard est en train de faire son trou chez les Bleus, où son talent s'impose comme une évidence. Même si l'ailier toulousain, il le dit lui-même, a encore bea

C'est presque rien, mais ça dit presque tout. Après la défaite à Dublin, quand il s'est agi de faire de la place derrière pour faire rentrer Cédric Heymans, il n'a jamais été question de sortir Maxime Médard du XV de départ. C'est Julien Malzieu qui est reparti sur le banc. Si le Clermontois avait été maintenu, c'est sans doute Clément Poitrenaud qui aurait fait les frais du retour d'Heymans, Médard glissant à l'arrière. De tous les lapins de Garonne alignés sur le pré pour affronter l'Ecosse (pas moins de cinq, du 15 au 11, avant la suspension de Florian Fritz), Médard est peut-être le plus jeune, mais pas le moins indiscutable en ce moment.

Evidemment, discrétion et modestie obligent, il se refuse à voir les choses de cette manière. "Installé? Non, sûrement pas. Attendez, j'ai découvert l'équipe de France il y a trois mois. Je suis là pour essayer d'apporter quelque chose, mais j'ai encore tout à apprendre", rappelle le champion du monde des moins de 21 ans en 2006. Du haut de ses quatre sélections, Médard, débutant dans le Tournoi, n'a évidemment rien d'un taulier. Mais dans la perspective de la Coupe du monde 2011, il est appelé à jouer un rôle croissant, et majeur. "Surtout, explique Emile N'Tamack, il s'inscrit parfaitement dans notre projet de jeu. Il a toutes les qualités pour s'épanouir dans cette équipe."

"Un peu d'appréhension"

C'est également l'avis, forcément autorisé, de Yannick Jauzion, le grand frère toulousain. "Maxime, il a énormément de talent, ça tout le monde s'en est rendu compte. Mais en plus, ce qu'on sait moins, c'est que c'est un très grand bosseur. Il a vraiment un grand avenir devant lui. Mais il ne faut pas trop lui dire", s'amuse-t-il. A ce rythme, ça va pourtant finir par se savoir. Que Jauzion se rassure, le gamin n'est pas du genre à fanfaronner. Quand on lui dit qu'il a rendu une copie plutôt correcte à Croke Park, il se charge de l'autocritique: "J'ai quand même connu 20 premières minutes difficiles. Sans doute un peu d'appréhension. J'ai mal assuré quelques passes. Il faut que je me mette dedans plus vite."

A 22 ans, Maxime Médard n'a pas encore suffisamment de poids et de vécu pour donner le tempo. Alors il essaie de suivre le mouvement, y compris dans ses excès. Le manque d'alternance dans le jeu évoqué après la défaite en Irlande, l'ailier toulousain le prend aussi à son compte. "A Croke Park, parfois, on a relancé un peu n'importe comment. Je me souviens notamment d'une fois avec Jauzie (NDLR: Jauzion), où on n'avait pas de soutien derrière et on a fini par perdre le ballon. Nos avants se sont épuisés à courir comme ça. Parfois, il aurait fallu être un peu plus intelligent dans la gestion de nos efforts", estime-t-il.

Mais n'est-ce pas en jouant, en relançant, qu'il trouve du plaisir? Pas forcément. "Si je relance tout seul et que je perds le ballon, je ne vois pas où est le plaisir. Ce qui procure du plaisir, c'est de jouer des ballons qui vont déboucher sur quelque chose de concret pour l'équipe. Là, oui, tu prends du plaisir." Presque un discours de vieux sage, déjà. Contre l'Ecosse, il tentera donc, comme tous ses camarades, de faire preuve de davantage de discernement. Mais quoi qu'il arrive, à l'aile ou à l'arrière ("peu m'importe, où que je joue, je dois être bon et justifier la confiance du staff", dit-il) l'avenir passera très probablement par lui. Le présent l'a déjà compris.

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