Pour l’Italie, c'est la grande déprime avant de débuter le Tournoi 2022

  • Marco Fuser - Italie
    Marco Fuser - Italie
Publié le Mis à jour
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TOURNOI DES 6 NATIONS 2022 - Alors qu'elle doit affronter les Bleus au Stade de France ce dimanche, l'Italie reste sur une série de 32 défaites dans le Tournoi. Et l’on ne voit pas grand-chose de positif poindre à l’horizon.

On aimerait tant dire quelque chose de nouveau. Mais l’Italie continue d’errer comme une âme en peine sur le circuit international. Le premier adversaire de la France a vécu 32 défaites consécutives dans le Tournoi depuis son dernier succès, en 2015 en Écosse. C’est un record bien sûr, et l’on craint qu’il se prolonge encore. L’Italie a passé deux ans sans gagner un match entre la Coupe du monde 2019 et une victoire contre le Canada, et ce succès face à l’Uruguay du 20 novembre dernier.

Parlons-en de ce match, gagné 17-10 à Parme. Ceux qui l’ont suivi étaient partagés entre la joie d’avoir vu les Italiens arracher enfin un succès et la consternation face au contenu de ce match. L’Italie aurait dû se faire rejoindre dans les dernières minutes, mais l’arbitre n’osa pas siffler l’essai de pénalité qui s’imposait.

Cette victoire étriquée dit tout du marasme du rugby italien. Depuis son entrée dans le Tournoi en 2000, la Squadra n’a pas progressé, on peut même dire qu’elle régresse. "Nous sommes la pire parmi les meilleures nations et la meilleure parmi les petites..." nous a confié Marzio Innocenti, le président de la Fédération.

Il était conscient qu’il ne sert plus à rien à son équipe de rencontrer les grandes nations de l’Hémisphère Sud à l’automne (Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud et même Argentine). Autant se rabattre vers des "clients" plus abordables (Roumanie, Espagne, Georgie, Tonga ou Samoa), au moins pour offrir des victoires au public et aux médias.

Une formation trop limitée

L’équipe qui va retrouver les Bleus dimanche au Stade de France aura peu d’atouts dans sa manche. Elle est entraînée par un ancien champion du monde, le Néo-Zélandais Kieran Crowley, un technicien de qualité qui donne le meilleur de lui-même avec des joueurs limités. Le Français Jacques Brunel et l’Irlandais Conor O’Shea ont récemment vécu la même chose. Car l’Italie n’est pas capable de former des grands joueurs, c’est aussi simple que ça. Voilà pourquoi elle naturalise à tour de bras des étrangers qui n’ont pas réussi sur leurs terres natales.

Here is the @federugby squad that will challenge @FranceRugby at the Stade de France this Sunday. #FRAvITA #GuinnessSixNations pic.twitter.com/FQ204nUwMl

— Guinness Six Nations (@SixNationsRugby) February 4, 2022

Selon Marzio Innocenti, ceci vient des clubs qui n’arrivent pas à faire passer le dernier stade à leurs espoirs. C’est tout un contexte. Et puis, le vivier du rugby italien est aussi trop limité à des fiefs historiques, la Vénétie, la Lombardie, l’Emilie-Romagne, la Toscane et le Latium. Mais dans le reste du pays, l’implantation demeure trop faible.

"Nous avons manqué le coche quand nous sommes entrés dans le Tournoi, la fédération a voulu avoir des résultats immédiats avec l’équipe nationale au lieu de faire progresser tout notre rugby …. ". poursuit Marzio Innocenti. Cet ancien international, médecin de profession, se raccroche au résultat de ses moins de vingt ans qui, c’est vrai, font meilleure figure dans leur Tournoi.

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