San Francisco, le tremplin bleu ?

  • Rugby à 7 - Fanny Horta (France) contre l'Australie
    Rugby à 7 - Fanny Horta (France) contre l'Australie
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Entre des filles vice-championnes du monde et des hommes qui sont entrés dans le top 8 pour la deuxième fois seulement de la saison, l'équipe de France sort grandie de la Coupe du monde à 7 de San Francisco. Reste maintenant à construire sur ce week-end américain.

S’il est une vertu à cette Coupe du monde de rugby à 7 disputée à San Francisco, elle est peut-être d’avoir en partie changé le destin des équipes de France. À des degrés différents évidemment. Mais, aujourd’hui, il serait incongru d’ignorer le potentiel immense de cette discipline, autant sur le plan populaire que sportif. En remplissant presque en totalité l’AT&T Park et ses 42 000 places lors des trois jours de compétition, les organisateurs ont prouvé qu’elle avait un bel avenir et qu’elle était un vecteur formidable pour attirer à notre sport un public nouveau, plus frais, plus jeune. Alors la France ne peut, et ne doit, pas rater le virage. "Le rugby à 7 est entré dans une toute autre dimension", nous confiait, avant le début de l’édition 2018, l’ancien international à 7 Julien Candelon, dorénavant chargé de mission à la FFR. Il ne croyait pas si bien dire, surtout que les filles tricolores ont brillé pendant que les garçons ont montré de belles choses dans la cité californienne.

Un beau parcours

En effet, les hommes de Jérôme Daret et les troupes de David Courteix ont chacun réalisé l’une leurs meilleures performances de la saison. Pour les premiers, c’était pourtant le Mondial de tous les dangers. Ceci car ils n’étaient parvenus à se qualifier pour le tableau principal (donc le top 8) qu’une seule fois sur le circuit cette saison. "Sur un tournoi, nous sommes capable de faire un coup", promettait le capitaine Manoel Dall’Igna. La suite lui a donné raison. Car, après leur large victoire d’entrée contre la Jamaïque, les Bleus ont créé la sensation en dominant l’Australie. Comme il y a deux ans aux jeux Olympiques de Rio.

C’est ce qui leur a délivré un ticket pour les quarts de finale. Même si la fin fut plus frustrante avec cette défaite de peu contre la Nouvelle-Zélande alors qu’ils ont mené une grande partie du match et qu’ils avaient l’occasion d’accéder une demi-finale historique. Avant des revers contre l’Argentine et l’Ecosse dans les matchs de classement, ce qui les place en huitième position de la compétition. "Le bilan est positif mais on pouvait aller plus loin", explique Jean-Pascal Barraque. La première journée des Bleus a en tout cas démontré qu’ils pouvaient trouver des ressources qu’on ne leur connaissait pas jusque-là pour rivaliser avec des grandes nations mondiales. "A l’arrivée, c’est une frustration de terminer sur des défaites mais si on nous avait dit qu’on finirait huitièmes, au vu de notre saison, on signait de suite", analyse Daret.

Alors que ce groupe est en pleine reconstruction depuis un an avec l’arrivée de nombreux nouveaux joueurs, c’est un gage pour l’avenir. "Pour la plupart d’entre nous, c’était la première Coupe du monde, note Stephen Parez. C’est un beau parcours et on va apprendre aussi de nos erreurs pour faire encore mieux." Daret ajoute : "On doit avoir plus de maîtrise et de stabilité. Ce Mondial est un peu à l’image de notre parcours récent, en dents de scie. Ce groupe a besoin de vécu pour arriver à se construire et à se façonner." Et ainsi confirmer les promesses américaines et retrouver un rang digne du standing de l’équipe de France sur le circuit mondial.

Continuer à gravir les marches

Un rang que les filles avaient clairement atteint ces derniers mois. En terminant à la troisième place à l’issue de la saison, elles s’étaient placées en véritables outsiders pour la Coupe du monde. Voilà pourquoi elles clamaient qu’une qualification pour la finale était l’objectif affichée et assumée. Elles y sont parvenues grâce à deux jours de grand cru, avec deux victoires de prestige contre le Canada, leur bête noire, et surtout l’Australie, championne olympique en titre. Si les coéquipières de la capitaine Fanny Horta ont fini par s’incliner logiquement contre les Blacks Ferns au moment de gravir la dernière marche, l’épopée de San Franciso restera historique.

"On a fourni de belles prestations, avec trois matchs impressionnants, se félicite Montserrat Amédée. On reviendra encore plus fortes dès la saison prochaine car on a toujours envie de progresser et de gagner." De quoi donner des idées pour le devenir de cette équipe, comme le présage la capitaine Fanny Horta : "Maintenant, on rivalise avec les meilleures et on veut continuer à gravir les marches."

??? @Guerin_Lina
?? Anne-Cécile Ciofani
? @MontseAmedee
? Coralie Bertrand
? @Caro_Drouin
? @fannyhorta
? @ShannonIzar
? @marjorie31140
? Chloé Pelle

?? Les 1⃣2⃣ essais des Bleues dans cette #RWC7s sont ici en vidéo ! #France7Féminines #soutiensle7 pic.twitter.com/x5xo7nKnJ2

— France Rugby (@FranceRugby) July 23, 2018

Pas question donc que les performances françaises du dernier week-end ne produisent pas d’effets. C’est tout l’enjeu maintenant. "Les garçons sont sur la même lancée que nous, avec l’envie de construire notre histoire, détaille le sélection des féminines David Courteix. Il y a de l’humilité, de l’énergie, de l’enthousiasme. J’espère que cette compétition, dont on aura beaucoup de choses à retenir, nous aidera." Parce que, dans deux ans, ce sont les Jeux Olympiques de Tokyo qui attendent les révélations de San Francisco.

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