Estebanez : "Ce serait frustrant"

Au terme d'un match très serré, vous avez obtenu le nul (19-19) à Bourgoin qui vous permet de rester à la 6e place. Comment analysez-vous cette rencontre ?

Fabrice Estebanez : Sur le plan du résultat, en arrachant le nul à Bourgoin, c'est plutôt positif quand on regarde les derniers résultats isérois à domicile. Mais c'est dommage quand même que nous ne revenions pas avec une victoire car nous réalisons une superbe entame de match en menant rapidement 10-0. C'était la même chose à Montauban (défaite 15-10, NDLR). Malheureusement, cette saison, nous avons parfois manqué de constance. Nous avons souvent bien commencé et lâché ensuite ou l'inverse.

Comment l'expliquez-vous ?

F. E. : Par moments, nous n'avons pas été assez opportunistes et n'avons pas su concrétiser nos temps forts. Nous avons ainsi subi de courtes défaites et rater des points de bonus qui nous coûtent à l'arrivée la 5e place. Si nous avions réussi à les accrocher, nous ne serions pas en train d'attendre le résultat de Bourgoin en finale du Challenge pour savoir si nous sommes qualifiés pour la H Cup.

Vous êtes en effet dans une situation d'attente. Comment le vivez-vous ?

F. E. : L'objectif du club était de terminer dans le top 6. En cela, nous nous sommes tous dits qu'il était atteint. Mais si Bourgoin gagne le Challenge et que nous ne sommes pas européens, nous serions évidemment très déçus. Ce serait frustrant de ne pas accrocher cette qualification malgré notre 6e place.

Paradoxalement, vous espérez une défaite de Bourgoin et donc un succès anglais…

F. E. : Nous en avons parlé avec des supporters de Bourgoin après le match et il faut être honnête, nous serons derrière Northampton. C'est dommage mais c'est comme ça.

Quoi qu'il arrive, même si vous avez abandonné sur la fin la 5e place, le bilan est-il plutôt positif pour Brive ?

F. E. : Nous avons tout de même concédé quatre matchs nuls dans la saison. S'ils s'étaient transformés en victoires, nous serions 5e. Mais il faut avouer que les Biarrots ont terminé en trombe et n'évoluaient pas à leur véritable niveau en début de saison. Depuis plusieurs mois, ils ont retrouvé leur gros pack et un grand buteur. C'est plutôt leurs performances que nos contreperformances qui font qu'aujourd'hui, ils finissent devant nous. Dans l'ensemble, nous pouvons être satisfais de ce que nous avons réalisé.

Surtout que ces dernières saisons, Brive était plutôt habitué à se battre pour le maintien ?

F. E. : Quand on regarde les années précédentes, il y a en effet eu une vraie évolution. Notre progression a été importante et nous avons encore de la marge. Il faut maintenant continuer sur notre lancée avec, je touche du bois, une qualification pour la prochaine H Cup et je pense que les objectifs ont être vus à la hausse. Nous essayerons de grimper petit à petit dans le top 4 ou 5 du championnat.

Le recrutement semble encore ambitieux. Est-ce la clé de la réussite briviste ?

F. E. : Entre nous, nous n'en avons pas parlé, nous verrons à la reprise. Nos dirigeants ont annoncé qu'ils souhaitaient garder l'ossature de cette saison, avec 80% de joueurs qui restent au club. Il n'y aura donc pas beaucoup d'arrivées mais ce seront des apports de qualité. C'est normal car si nous avons l'ambition de disputer la Coupe d'Europe, il faut essayer de la jouer à fond. Dans les années précédentes, certains clubs étaient contents d'y évoluer mais lâchaient les matchs et prenaient 60 points. Ce ne sera pas le cas de Brive, nous souhaitons bien y figurer.

A titre individuel, quel regard portez-vous sur votre saison ?

F. E. : Je suis toujours satisfait quand je prends du plaisir sur le terrain. Je suis surtout content d'avoir davantage jouer que la saison dernière où j'avais participé à peu de matchs à cause d'un problème de licence. Après, je peux faire encore plus.

Brive annonce l'arrivée d'internationaux qui évoluent à votre poste (Ricky Flutey et Jamie Noon, NDLR). Craignez-vous cette forte concurrence ?

F. E. : Non, c'est une bonne chose car c'est à côté de tels joueurs que je pourrai encore progresser. Je sais que si je veux jouer, il faut que je m'accroche. Mais je suis habitué. Quand je suis arrivé ici, personne ne me connaissait et j'ai travaillé dur pour gagner ma place dans le groupe. Je travaillerai deux fois plus l'an prochain. Mais la saison est longue et si nous avons la chance de disputer la H Cup, le groupe devra tourner.