Pemeja : "Une autre histoire"

Eric Catinot avait déclaré avant le match de samedi dernier que la rencontre contre Montpellier était une demi-finale et celle face à Dax, une finale. Etes-vous d'accord ?

Xavier Pemeja : Oui et non car après Dax, quel que soit le résultat, rien ne sera définitivement acquis. Mais il est vrai qui si nous gagnons, nous aurons fait un pas vers le maintien. Nous avons entamé un mini-championnat de six matchs, dont quatre à domicile, avec au bout le maintien en Top 14. Nous l'avons très bien démarré mais là, nous allons affronter un concurrent direct. Il faut gagner quatre rencontres et je pense que nous serons sauvés.

Vous avez produit un bon match contre Montpellier. Cela vous a-t-il rassuré ?

X. P. : Disons que nous avons réalisé un match sérieux et accompli. Nous avons apprécié la capacité de réaction du groupe mais s'il n'avait pas réagi là, il ne l'aurait jamais fait et cela aurait été terminé. Après, nous ne sommes tout de même pas dupes. Montpellier n'est pas venu à Bourgoin avec les ambitions qu'auront les Dacquois. Ce sera donc une toute autre histoire.

Quelles vont être les clefs de la rencontre face à Dax ?

X. P. : Un match comme celui-ci se joue avant tout dans la tête. Les deux équipes ont un bon buteur et la rencontre peut vite basculer. Il faudra d'abord être présent dans le combat et la détermination et montrer la même agressivité positive que face à Montpellier. Samedi dernier, nous étions les premiers sur les ballons à terre ou en l'air. Il faut que ce soit encore le cas contre Dax.

Craignez-vous cette équipe ?

X. P. : Il faut se rappeler qu'à l'aller, ils nous ont mis 30 points. De même, ils ont fait des gros résultats contre d'autres équipes. Alors, bien sûr que nous la craignons. C'est un match à part, celui qui l'emportera aura un bon élan pour la fin du championnat.

Est-ce que Dax joue sa survie en Top 14 à Bourgoin ?

X. P. : Je ne crois pas. Leur dernière chance, ce sera certainement contre Toulon à domicile. Ils joueront alors leur finale à eux.

Comment expliquez-vous que Bourgoin se retrouve 11e du championnat et se batte aujourd'hui pour le maintien ?

X. P. : Nous avons tout simplement perdu trop de matchs en début de saison, notamment à la maison. De plus, nous nous sommes parfois inclinés de peu. Du coup, nous étions vraiment mal engagés dans ce championnat. Nous étions alors dans une situation où il a fallu modifier l'objectif de départ qui était de se qualifier pour la H Cup. A l'arrivée, nous nous retrouvons à jouer le maintien. Ce changement d'ambition a été difficile à vivre pour les joueurs, ils ont eu du mal à le digérer. Aujourd'hui, c'est fait. Mais il est encore important sur le plan moral de battre Dax pour finir cette saison dans une position plutôt favorable et préparer au mieux la suivante.

Justement, comment imaginez-vous la prochaine saison ?

X. P. : Déjà, il y a du changement en ce qui concerne les dirigeants. Eux la préparent au niveau du budget et nous au niveau du terrain. Il y a deux objectifs actuellement au club, l'un sportif et l'autre financier mais ils vont ensemble. Si l'un des deux coince, il y aura un gros problème.

Vous allez encore perdre de jeunes talents à la fin de la saison. Comment le vivez-vous ?

X. P. : C'est une question d'habitude. Nous en avons déjà regardé d'autres partir jouer à un haut niveau. Quand ils s'en vont à Toulouse ou Clermont, cela prouve la qualité de la formation berjallienne et le club peut s'en servir pour continuer à se bonifier. Mais il est certain qui si nous les avions tous gardés, aujourd'hui, nous ne serions pas en train de parler de maintien. Un jour, cela risque de faire beaucoup.