Ces barragistes qui sont allés au bout

Clermont, saison 2009-2010:

Première apparition des barrages en Top 14 et premier vainqueur du Brennus issu de ce nouveau match à qualification directe. Avant cette saison-là, Clermont était l’équipe maudite, qui ne gagnait rien. Les Auvergnats restaient sur trois finales perdues (contre le Stade français en 2007, Toulouse en 2008 et Perpignan en 2009). Pourtant, l’ASMCA, troisième de la saison régulière, entame un parcours impressionnant.

Face au Racing à domicile d’abord. Ce sont les pieds de Brock James et Morgan Parra qui vont permettre de se sortir du piège tendu par Jonathan Wisniewski et consorts (21-17). Les Jaunards prennent l’avantage à la 71e minute pour ne plus jamais le lâcher. La suite, retour à quelque chose de connu pour Clermont: les demi-finales sur terrain neutre. C’est à Saint-Etienne, à Geoffroy-Guichard exactement, que ça se passe. Face à eux, le Toulon de Sonny Bill Williams et Tana Umaga pour ce qui est peut-être le premier grand match qui va construire cette rivalité qui se poursuit désormais année après année.

Chaque équipe se répond coup pour coup, à tel point qu'elles sont incapables de se départager dans le temps réglementaire (22-22). Les deux prolongations de dix minutes sont d’une grande intensité. Deux essais sont inscrits. Cibray répond à Malzieu et c’est finalement (encore) les points au pied de Brock James qui font la différence (29-35). Ce match restera aussi dans les mémoires pour la polémique liée à l’essai de Zirakashvili à la 70e minute où l’on peut voir que le pilier échappe le ballon avant d’aplatir.

En final, les Clermontois viennent finalement à bout du signe indien. Ils remportent face à Perpignan (19-6) une victoire sans trembler cette fois. L’essai en force de Nalaga à la 16e minute a mis ses partenaires dans l’avancé et sur la bonne voie. Dès l’instauration des barrages les Clermontois ont donc montré la voie aux barragistes.

Castres, saison 2012-2013:

L’épopée castraise est un peu plus récente et forcément plus fraîche dans nos mémoires. Comme Clermont le parcours commence en barrage et comme Clermont c’est à domicile que la première pierre est posée. Face à Montpellier, à Pierre Antoine, le match est longtpemps serré. Les Castrais profiteront du carton jaune donné à Mamuka Gorgodze (37e) pour inscrire 10 points (dont le seul essai de la partie par Antonie Classen, 45e) pour faire le trou de manière définitive (25-12). Une victoire qui amène la formation tarnaise jusqu’à la demi-finale.

C’est à la Beaujoire que les hommes des deux Laurent viennent à bout de Clermontois jamais vraiment rentrés dans le match. Les Jaunards avaient certainement la tête à leur défaite, une semaine auparavant, en finale de H Cup (ancêtre de la Champions Cup) face à Toulon et n’ont pas su se relever moralement de cette contre-performance. Là encore, un seul essai suffit au Castres olympique (sur une interception de Romain Cabannes à la 63e) pour se hisser au niveau supérieur. Mais c’est surtout Rory Kockott qui valide la domination des siens au pied avec 20 points inscrits.

Lors du match pour le Brennus, les Tarnais retrouvent l’autre finaliste de H Cup. Le vainqueur cette fois. Toulon. Une fois de plus, le CO déjoue les pronostics en utilisant les mêmes méthodes. Un Kockott bouillant (13 points dont un essai en solitaire) et une solidarité à toute épreuve entrevue depuis les barrages. Castres et Clermont restent donc les deux exemples à suivre pour les barragistes de vendredi (Stade français et Racing) et de samedi (Toulouse et Oyonnax) s’ils veulent soulever le trophée. En tout cas, si l’ont se fit au statistiques, l'une de ces quatre formations a de grandes chances de se retrouver en finale. Car depuis l’instauration de ce système, l'un des quatre barragistes a toujours terminé en finale. Que ce soit pour la gagner (Clermont en 2010 et Castres en 2013 donc) ou pour la perdre (Montpellier en 2011, Toulon en 2012 ou Castres en 2014).