Triste match, précieuse victoire

Ce dimanche pour le compte de la 17e journée de Top 14, Castres a disposé du Racing 92 au stade Pierre-Fabre 18-9. Dans une rencontre très serrée où la guerre des rucks et la pression au pied ont été les leitmotivs des acteurs, la bonne opération est pour le CO dans la course à la qualification. Les Ciel et Blanc laissent eux gagner un concurrent direct et ne marquent même pas de bonus défensif.

Les chiffres sont là pour étayer les dynamiques inverses de ces deux adversaires du jour. Avec ce 18-9, il s’agit de la quatrième victoire de rang pour les Castrais et aussi de la troisième défaite de suite pour le Racing 92. Le champion de France peut continuer d’espérer se qualifier en collant aux places qualificatives quand les Franciliens sont déjà un peu distancés au classement avec cinq unités de retard.

Mais surtout, on en est à espérer que les détracteurs du jeu du Top 14 n’ont pas regardé cette rencontre. Car alors que les deux effectifs proposaient des éléments de qualité, regorgeaient d’ambitions pour souhaiter se qualifier et le tout avec une météo printanière, les deux équipes ont décidé de proposer un jeu hivernal.

Quand le Super Rugby aurait enflammé les familles ayant délaissé le déjeuner dominical pour voir du vrai rugby, nos acteurs hexagonaux du jour ont fait le choix de se craindre, d'avoir peur de perdre en concédant trop d’espaces ou trop d’occasions de marquer.

Un seul éclair dans ce match

Ainsi, le triptique gagnant (perdant !) de ce match fut défenses agressives, contest au sol et pression au pied. Triste. Alors certes, les staffs argueront que l’enjeu était (trop) élevé entre deux équipes qui se connaissent par cœur. Avec la victoire la veille du Stade Français à La Rochelle, le combat pour faire partie des six premières places était rendu compliqué pour le perdant de ce match de 12h30. Mais face aux critiques qui touchent le Top 14 comme soit disant responsable du faible niveau de jeu du XV de France, ce Castres – Racing 92 avait des allures de match étalon.

Heureusement, il y eut l’éclair de relance par Teddy Thomas qui, dans le deuxième acte, a trouvé en pleine course Zebo d’une chistera. Mais l’ancien arrière du Munster n’a pu aplatir en coin. Avec un semblant de folie des siens, le stade Pierre-Fabre a élevé la voix à la 74e minute. Tout un symbole. Bravo aussi à Urdapilleta pour son 100% au pied (6/6). La pression de résultats du Top 14 est donc bien terrible. Ces deux équipes l’ont prouvé. Mais par delà la manière, Christophe Urios sera un peu moins déçu que le duo Travers-Labit ce soir.