La LNR tient le bras de fer et se dit prête à bloquer les joueurs

  • 6 Nations 2020 - Antoine Dupont (XV de France) contre l'Angleterre
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XV DE FRANCE - Alors que le bras de fer entre FFR et LNR s'enlise, la Ligue avait convoqué en urgence une réunion des présidents ce dimanche matin (9h30). Voilà ce qu’il faut en retenir.

Malgré les menaces, la Ligue Nationale de Rugby veut tenir bon et surtout afficher une forte unité face à la FFR. Ce dimanche matin, les présidents de clubs de Top 14 étaient réunis en visioconférence. Ils ont confirmé leur volonté de rester sur leur position en acceptant de libérer les joueurs pour cinq matchs du XV de France et non six comme l’exige la FFR. Ils se sont également dits prêts à ne pas libérer les joueurs le 18 octobre dans la perspective du premier match des Bleus, le 24 octobre contre le pays de Galles. Au cours de cette réunion, les avocats de la LNR ont réaffirmé que les présidents se trouvaient dans leur bon droit… Le sélectionneur Fabien Galthié risque donc de se sentir bien seul avec son staff dimanche prochain à Marcoussis.

Jamais, le rugby français n’a semblé être dans une situation aussi inextricable. Samedi, au lendemain de l'ordonnance rendue par le Conseil d’État, les tensions avaient franchi un cap, chacune des deux parties affirmant avoir remporté une bataille juridique après l'ordonnance rendue par le Conseil d'Etat. Dans un courrier signé de la main de Paul Goze et adressé en début d’après-midi par la LNR à Bernard Laporte, les clubs du Top 14 avaient réclamé à la FFR d'annuler la convocation des 31 joueurs par Fabien Galthié pour le 18 octobre. Un premier épisode au cœur d’une journée meurtrière pour le rugby français.

Dans ce courrier, la LNR se voulait d'abord constructive : après avoir rappelé sa lecture de l'ordonnance rendue vendredi par le juge des référés, qu'elle considère à sa faveur, elle concèdait s'en tenir à sa proposition de cinq matchs pour les Bleus, contre 6 prévus par la FFR mais 3 seulement de prévus par la convention. "La LNR a fait de nombreuses propositions en ce sens lors des derniers mois, était-il écrit dans ledit courrier, en acceptant de passer de 3 à 5 matches et de 4 semaines à 5 semaines de mise à disposition. Bien que rien dans l’ordonnance du Conseil d’État ne l’y oblige, la LNR confirmera cette proposition avec l’objectif de trouver un accord adapté à la situation, dans l'intérêt de l'équipe de France et du rugby français."

Laporte réplique, Lacroix en appelle au Ministère des sports

Las, la FFR ne l’a pas entendu de cette oreille. Et la réplique de Bernard Laporte n’a pas tardé. Dans un courrier de quatre page envoyé aux présidents de clubs dans la soirée, le président de la Fédération a clairement durci sa position. Dans ce courrier, intitulé "rappels réglementaires", Bernard Laporte expliquait que, selon le point 32 de la règle 9 de World Rugby, "si un joueur n'est pas libéré, [...] ledit joueur n'aura pas le droit de jouer pour un quelconque organisme ou club de rugby pendant la période durant laquelle il a ou devrait avoir été présent au sein de l'équipe nationale" et ce, pendant "plus 10 jours après ladite période". Le patron de la FFR ajoutait que les clubs qui ne libéreraient pas leurs joueurs pourraient en outre être sanctionnés (perte de points, amende, exclusion...). "Il n'est pas question de posture mais bien de droit et de raison", précisait Bernard Laporte.

Dans son courrier de samedi adressé à la FFR, la LNR proposait une nouvelle tentative de conciliation ce lundi. Aura-t-elle lieu ? A voir. Selon nos informations, le président du Stade toulousain Didier Lacroix aurait proposé dimanche matin à la Ligue de faire appel au Ministère des Sports pour jouer le rôle de médiateur. Toujours est-il que la LNR veut afficher une solidarité sans faille face à la FFR. Il n’est pas anodin d'ailleurs de noter que les trois présidents désignés pour prendre la parole dans les médias dans les prochaines heures sont ceux dont Bernard Laporte se dit proche. Simple coïncidence ou judicieuse stratégie ? Toujours est-il que Didier Lacroix, Bernard Lemaître, Yann Roubert et Thomas Lombard ont donc été choisis pour porter un discours commun d'unité.

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