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Du sifflet à la visière

  • Nicolas Lezin, assis à droite, aux côtés de son collègue professeur en STI2d, Emmanuel Michel. Ils produisent des visières destinées aux institutions médicales. À droite, Valentin Ripard, arbitre de 26 ans, imprime lui aussi des visières à Lyon au sein d’un collectif qui a déjà permis de livrer 5 000 pièces. Photos DR
    Nicolas Lezin, assis à droite, aux côtés de son collègue professeur en STI2d, Emmanuel Michel. Ils produisent des visières destinées aux institutions médicales. À droite, Valentin Ripard, arbitre de 26 ans, imprime lui aussi des visières à Lyon au sein d’un collectif qui a déjà permis de livrer 5 000 pièces. Photos DR
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    Du sifflet à la visière
Publié le Mis à jour
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Deux arbitres se sont lancés dans la production de visière grâce à l’impression 3D pour venir en aide au personnel soignant.

Les arbitres jouent collectif. Ils ont lancé une cagnotte solidaire pour recueillir des dons et ainsi fabriquer des masques pour le personnel soignant. Comment ? Grâce à deux membres de leur corporation qui ont décidé de faire tourner leurs imprimantes 3D à plein régime. Le premier est licencié au club de Dreux. Nicolas Lezin, qui a joué dans la cuvette de Sapiac jusqu’en Espoirs avant d’être muté en 1999, est professeur en sciences techniques et développement durable. Au début de la crise sanitaire, il écoute les craintes de son collègue Emmanuel Michel dont la femme travaille dans un Ehpad : "Il était à la recherche d’une solution pour protéger le personnel. Il a trouvé un modèle de visière et j’avais une imprimante 3D. Nous avons débuté la production le 26 mars."

Le premier modèle n’est pas convaincant pour les spécialistes de l’hôpital de Dreux. Les deux hommes ne baissent pas les bras et apportent les corrections nécessaires pour obtenir la validation nécessaire. "Maintenant, l’imprimante marche à plein régime. Il faut une heure pour fabriquer une visière et nous en avons fabriqué 850 jusqu’à présent. Nous les distribuons principalement à l’hopital de Dreux puis dans les Ehpad de Dreux et sa banlieue puis des cabinets médicaux, les centres pour personnes handicapées mais aussi certains commerces et des municipalités." Il a donc fallu jongler entre les copies de ses élèves et les trois imprimantes qui tournent maintenant toute la journée mais aussi la nuit. Une cadence qui nécessite un réassort de matières premières : "Jusqu’à présent, c’est le lycée Edouard-Branly qui avait fourni le matériel, avec l’aide de l’hôpital et d’amis qui ont fourni des feuilles." Mais la demande est telle que Nicolas Lezin a maintenant besoin d’un coup de main extérieur. C’est ainsi que les arbitres ont décidé de créer leur cagnotte solidaire.

Revoir les poignées de porte

La somme recoltée viendra aussi en aide à Valentin Ripard, arbitre de 26 ans licencié à l’Asvel, qui a choisi le sifflet après avoir été victime d’un plaquage cathédrale. "Après sept mois de convalescence, j’ai décidé de privilégier mes études à l’Insa Lyon et je suis devenu arbitre." Ayant intégré le laboratoire de recherche de l’Insa, il produit maintenant des visières à travers un projet collaboratif du monde de l’éducation de l’académie de Lyon pour fournir tous les Hospices civils de la capitale des Gaules : "Nous sommes une cinquataine de personnes. Les imprimantes marchent de 8 heures à minuit sans s’arrêter et nous avons produit 5 000 visières. C’est une énorme organisation d’autant plus que nous travaillons maintenant à revoir toutes les portes des hopitaux pour qu’elles puissent s’ouvrir avec le coude. C’est très important car les visières pourront bientôt être produites par des industriels. ça ne sera pas le cas pour les poignées car ils existent bien trop de modèles différents pour créer des moules. C’est là que l’imprimante 3D trouve toute son utilité. Mais nous avons besoin d’une nouvelle machine pour monter en compétence." Une nouvelle machine qui sera en partie financée par les dons recueillis notamment par la cagnotte des arbitres. Deux initiatives relayées par leurs confrères évoluant en Top 14 et notamment Thomas Charabas, urgentiste à l’hôpital de Bayonne : "Pour en utiliser au quotidien, ces casques sont vraiment utiles et surtout pratiques."

www.leetchi.com/c/arbitres-ffr-cagnotte-pour-masques-personnel-medical

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