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Orso, deuxième ligne de Toulon et maraîcher fine fleur

  • Jean-Charles Orso cultive des légumes en agriculture biologique et écoule essentiellement sa production dans la région provençale. Outre la vente de ses produits aux restaurateurs locaux, il exporte ses fleurs de courgettes dans le monde entier.
    Jean-Charles Orso cultive des légumes en agriculture biologique et écoule essentiellement sa production dans la région provençale. Outre la vente de ses produits aux restaurateurs locaux, il exporte ses fleurs de courgettes dans le monde entier.
  • Orso, la fine fleur
    Orso, la fine fleur
Publié le Mis à jour
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L’ancien deuxième ligne international, Jean-Charles Orso, est un enfant du maraîchage. Il a repris la propriété de ses parents dès la fin de ses études et en a fait un modèle d’agriculture, reconnu notamment dans la fleur de courgette.

On peut être ingénieur et aimer depuis toujours mettre les mains dans la terre. "La question n’est pas comment je suis passé du rugby à l’agriculture mais plutôt comment le rugby s’est fait une place dans ma vie d’agriculteur…" Jean-Charles Orso (62 ans) est un personnage. à l’opposé du cliché que l’on peut se faire du rugbyman toulonnais. Une voix douce et posée, sans aucun mot de l’habituel vocabulaire varois. Pas de "On craint dégun", ni de "On les a destronché". L’ancien deuxième ligne parle au plus juste de son métier : maraîcher.

Son histoire est atypique et il faut quelque peu pousser le Provençal dans ses retranchements pour qu’il nous la confie. "J’ai découvert le rugby lors de mes études à Paris, à l’École nationale supérieure des industries agricoles et alimentaires, après mon baccalauréat, et quatre ans plus tard, je me retrouvais en équipe de France", glisse-t-il sobrement, oubliant bon nombre d’étapes qui l’ont vu passer par des matchs universitaires, corporatifs, par la Troisième Division puis la Première, de Massy à Toulon, en passant par Rueil-Malmaison, Cannes et Nice.

La famille Orso, c’est d’abord et avant tout une exploitation familiale maraîchère depuis les années 1950, installée à Cannes (Alpes-Maritimes), quartier La Bocca. " J’ai repris le flambeau de mes parents en 1980, en même temps que je découvrais le rugby de haut niveau mais jamais je n’ai laissé ma place dans les champs ", nous raconte-t-il après sa journée de travail. Jean-Charles Orso a donc toujours eu les deux pieds dans la terre : "J’allais m’entraîner sur Toulon deux fois par semaine. Le club me programmait deux séances individuelles que je faisais chez moi et cela m’allait bien."

Une réputation mondiale

Il n’en dira pas beaucoup plus, occultant ses trois finales de championnat avec Nice (1983) et le RCT (1987, 1989) pour un Bouclier de Brennus soulevé (1987), plus un titre en challenge Du-Manoir (1985 avec Nice). Sans oublier 11 sélections chez les Bleus, essentiellement dans le Tournoi des 5 Nations (avec deux victoires en 1983 et 1988), même s’il aurait pu prétendre à plus mais "en mai et juin, un maraîcher se doit d’être dans les champs. Alors, je déclinais les tournées d’été (il n’a participé qu’à celle de 84 en Nouvelle-Zélande)". Un palmarès qui aurait aussi dû être enrichi par une participation à la première Coupe du monde, en 1987. "Elle s’est disputée en juin. La finale du championnat avait eu lieu le 2 mai, je n’aurai pas pu me libérer", argumente modestement Orso. Pourtant, il semble que l’histoire soit quelque peu différente. à l’été 1986, il choisit de quitter Nice pour rejoindre Toulon. Seulement, le président de la FFR, le surpuissant Albert Ferrasse, s’y oppose. Sous licence rouge (interdiction d’évoluer en équipe première), le Cannois manquera les six premiers mois de la saison, avant de devenir l’un des cadres du paquet d’avants varois.

Pas de Mondial donc, pour celui qui se montre plus loquace à l’instant d’évoquer son métier : " Le rugby m’a permis d’ouvrir mon réseau. J’ai pu avoir accès aux circuits de la grande distribution. Puis, en 2009, j’ai décidé de changer de voie. Je suis passé en bio. Je ne suis pas un intégriste ou un écolo. Je suis juste pragmatique et j’ai envie de laisser la terre meilleure qu’elle l’était. Et puis, avec une exploitation de 10 hectares, il fallait que je repense ma production et ma commercialisation."

Jean-Charles Orso est devenu un maraîcher recherché. Pour sa production de fleurs de courgette, mondialement reconnue, mais aussi pour ses tomates, artichauts et autres légumes de saison. Il vend le produit de son travail aux restaurateurs de la région. Il ne connaît pas de soucis d’approvisionnement malgré la crise du covid-19 et le confinement - "car je fais travailler des gens installés dans le coin" - et il se lève encore à 3 heures pour aller sur son terrain de jeu favori.

Le rugby ? "Je le suis d’assez loin. La gestion des équipes est devenue plus individuelle, ce n’est pas trop mon truc mais j’ai pris un gros plaisir en février à remonter à Paris les voir jouer et gagner face aux Anglais."

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