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Faumuina, Kaino, Ahki : la marée noire

  • Pita Ahki (Toulouse), face à Bordeaux-Bègles.
    Pita Ahki (Toulouse), face à Bordeaux-Bègles. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Les trois Néo-Zélandais du Stade toulousain ont été magistraux samedi. Encore dans un rendez-vous majuscule. 

Lundi dernier, lors du retour vidéo après la victoire face au Racing 92, les images ont montré quelques défaillances de Charlie Faumuina, assez rares pour être soulignées, tant le pilier néo-zélandais répond présent à chaque rendez-vous majuscule. Oui, Faumuina n'avait pas aligné sa performance la plus remarquée mais il a suffi de quelques mots pour savoir que le All Black serait à son meilleur niveau une semaine plus tard, en demi-finale de Champions Cup. "C'est bon, c'est pour moi, ne vous inquiétez pas", a en substance soufflé "Big Charlie". Dans la bouche d'un tel champion, ça résonne... Samedi, il fut magistral. Autant en mêlée fermée, où lequel les Toulousains ont pris le dessus, que dans le jeu où il a encore fait parler son coeur de flanker et ses mains de trois-quarts dans un corps de pilier. Finissant le match avec douze ballons joués, quatre passes après contact et neuf plaquages. Détonnant, pour celui qui a dû vite revenir sur le terrain, après sa sortie, pour compenser la blessure de Dorian Aldgeheri.

Une assurance tous risques... Comme son compère Jerome Kaino. A 34 ans pour le premier et tout juste 38 pour le deuxième, les deux champions du monde ont été grandioses le jour où les autres avaient besoin d'eux. "Heureusement qu’on ne se trompe pas sur les All Blacks qui viennent nous rejoindre", sourit Ugo Mola. Ménagé contre Castres et le Racing, tel que son âge avancé lui impose, Kaino avait ciblé cette demie. Comme au Munster, il a impressionné dans l'intensité physique, marquant constamment ses adversaires. "Jerome a encore été incroyable, après quinze jours de mise au frais, remercie Mola. Et Charlie a joué l’équivalent de soixante-dix minutes. Ce sont des joueurs exceptionnels, qui nous apportent toute leur expérience."  Une richesse unique pour leurs partenaires. "Ils sont infatigables, poursuit Julien Marchand. Jerome, on sait qu'il a un gros cardio, qu'il court beaucoup. Charlie moins car il a un peu plus de ventre (sourires). Mais il a quand même montré que son physique fonctionne très bien ! Ce sont deux superbes joueurs et c’est une chance d’apprendre à leurs côtés. On s’en nourrit tous les jours. Jerome va arrêter à la fin de la saison, ce n’est pas un secret. On veut profiter de lui au maximum." Et lui offrir ce titre européen pour finir de garnir un palmarès immense. 

 

Les héritiers de Stensness et Kelleher

 

Devant, les deux Néo-Zélandais ont imposé leur loi mais un troisième a aussi régné derrière. Face à l'UBB, Pita Ahki a été, comme à son habitude, dominant dans tous les compartiments. "Contrairement à Charlie et Jerome, il n’est pas All Black mais ils n’ont franchement pas eu le nez creux le concernant", ironise Mola. Comment penser une seule seconde que, sans ses blessures qui sont venues polluer sa progression, Ahki n'aurait pas porté la tunique noire ? Ce joueur, ancien All Black à VII, est un joyau. Aussi fragile que précieux. Débarqué à Toulouse en 2018 avec un genou abîmé et une épaule douloureuse, il est aujourd'hui également gêné par un tendon d'Achille qui grince. Ce qui contraint le staff à aussi le ménager, quasiment à l'excès. Mais ceci à la hauteur de son apport sur le terrain. Si ses qualités sont unanimement reconnues, personne ne soulignera jamais assez son influence sur le collectif toulousain et ses résultats. Il est indispensable. En plus d'être très fort, il est de la trempe de ceux qui, par leur intelligence de jeu, rendent les autres meilleurs.

"C’est un un garçon qui souffre un peu de son physique, que l’on gère au quotidien, et de pathologies qui l’empêchent d’enchaîner, note Mola. D’ailleurs, le staff médical réalise un super boulot avec lui. Mais il a fait une prestation XXL." Comme au Munster ou à Clermont. Comme toujours en fait. Au point d'être élu homme du match samedi. "Je pense qu’il peut l'être presque tout le temps, félicite Maxime Médard. Il est juste magnifique, que ce soit en défense ou en attaque. Il rassure tout le monde, possède cette qualité remarquable de "casser" les joueurs en face. Pour nous, c’est un régal de jouer avec lui, d’autant qu’il est formidable dans un groupe. C’est quelqu’un d’humble et respectueux." Lee Stensness, qui avait décroché le Brennus en 1999, ou Byron Kelleher, champion de France en 2008 et de d'Europe en 2010, avaient commencé à écrire la légende néo-zélandaise d'Ernest-Wallon. Faumuina, Kaino et Ahki sont de magnifiques héritiers. 

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