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Les "ovnis", ces joueurs aux parcours atypiques que Fabien Galthié aime tant

  • Mohamed Haouas, Gabin Villière ou encore Melvyn Jaminet ont débarqué en équipe de France avec leurs bagages de vies et d’expériences fondatrices des joueurs de haut niveau qu’ils sont aujourd’hui, pour le bonheur des Bleus. Photos Midi Olympique - Patrick Derewiany
    Mohamed Haouas, Gabin Villière ou encore Melvyn Jaminet ont débarqué en équipe de France avec leurs bagages de vies et d’expériences fondatrices des joueurs de haut niveau qu’ils sont aujourd’hui, pour le bonheur des Bleus. Photos Midi Olympique - Patrick Derewiany Midi Olympique - Patrick Derewiany - Patrick Derewiany
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Par le terme « ovni », Fabien Galthié entend incarner ces internationaux boudés par les filières de formation classiques et qui donnent, aujourd’hui, un caractère particulier à cette équipe de France. 

Il a pu arriver que Fabien Galthié, par l’entremise des éléments de langage qu’il affectionne, nous fatigue. À ce sujet, on a assez répété ce que l’on pensait de sa « flèche du temps », de « l’écosystème du XV de France » ou de je ne sais quelle autre onctuosité verbale à laquelle le sélectionneur nous a désormais habitués. Dès lors que le patron des Bleus se défait des chaînes ampoulées de la communication pour « parler vrai », comme on dit, il devient pourtant passionnant. La semaine dernière, peu après avoir dévoilé sa composition d’équipe, Fabien Galthié a donc dressé le morphotype de la sélection nationale, nous dévoilant pour la première fois les grandes lignes de son raisonnement : « Beaucoup de nos joueurs ont emprunté des chemins atypiques. Celui de Thibaud Flament ressemble par exemple à un parcours anglo-saxon : il a commencé le rugby en Belgique, puis est parti en Argentine avant d’atterrir dans un collège anglais. Ce joueur, comme disait son père, a toujours été habité par cette flamme. Plus jeune, il s’endormait tous les soirs avec le poster de l’équipe de France accroché au plafond de sa chambre : le soir, son dernier regard allait donc aux Tricolores. […] Son exemple encourage tous les jeunes n’ayant pas été retenus dans les centres de formation à croire en eux. »

Et de poursuivre, dans un élan quasi gaulliste : « Je l’ai aussi constaté lorsque nous avons affronté les rugbymen de Chartres (Fédérale1) à l’entraînement. Beaucoup de ces joueurs avaient un fort potentiel. Nous, on se déplace dans les clubs de Fédérale et Nationale. On regarde ce qui se fait à ce niveau. J’appelle donc les joueurs à croire en eux. Ils peuvent être des Thibaud Flament, des Melvyn Jaminet ou des Gabin Villière. Il y a un équilibre dans cette équipe de France où nous comptons aujourd’hui des gens qui ont tracé tout droit tels Matthieu Jalibert, Romain Ntamack ou Antoine Dupont et d’autres, ayant pris des chemins différents. Notre équipe ressemble à un beau peuple gaulois. »

Une équipe qui ne sent pas le chlore

Le kaléidoscope que dépeint Fabien Galthié est une vraie nouveauté à Marcoussis. Plus attaché à la donnée « humaine » que veulent bien le dire ses détracteurs, curieux de l’autre et ouvert à son histoire, l’ancien capitaine du XV de France a donc décidé de greffer aux purs produits des filières de la formation tricolore des joueurs étant longtemps passés au travers des mailles du filet. Des hommes qui, s’étant développés loin du confort ouaté des centres de formation ou du Pôle France, possèdent aujourd’hui une réelle expérience de la vie. Dans son laïus, Galthié parle donc de Flament et Haouas. Mais parmi les « ovnis », les atypiques qui plaisent tant à l’ancien entraîneur de Toulon et Montpellier, il y a aussi Gabin Villière, détecté en Fédérale1, Melvyn Jaminet, recalé par le centre de formation du RCT ou encore Charles Ollivon, considéré perdu pour le rugby, jamais sélectionné en équipe de France de jeunes et aujourd’hui capitaine du XV de France.

En clair, on aime cette équipe de France parce qu’elle ne sent pas le chlore, qu’elle n’a pas été programmée pour gagner. Et pour conclure, on aime l’emphase que place Fabien Galthié dans son discours parce qu’il mobilise tous les rugbymen de France et de Navarre, qu’il draine derrière lui le petit peuple du rugby français dans sa quasi-totalité. Alors ? La volonté de joindre la vitrine à la base, le gratin aux damnés de la terre, semble désormais réelle. Hourra !

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