Top 14 - Pierre-Louis Barassi (Toulouse) après "l'avertissement" contre Pau : "On ne va pas l'oublier, moi le premier"

Publié le Mis à jour
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Avant d'affronter le Racing 92 en huitième de finale de Champions Cup dimanche, le trois-quarts centre du Stade toulousain Pierre-Louis Barassi revient sur la rencontre contre Pau, les ambitions du club, les récentes difficultés en défense mais aussi sur l'évolution de son poste et sur sa progression personnelle.

La dynamique collective semble excellente actuellement. Partagez-vous ce sentiment de l’intérieur ? 

Oui, mais je pense qu’on peut encore monter le curseur dans beaucoup de secteurs si on veut être à 100 %. Notamment en défense, parce qu’on prend trop de points, à domicile ou à l’extérieur. Certes, on marque souvent plus mais, sur les matchs qui commencent à compter, ce sera compliqué de gagner avec autant de points encaissés.

Justement, le premier match éliminatoire arrive dimanche. L’accent a-t-il donc été mis sur la défense ?

Oui, mais aussi sur les zones de marque. J’ai même envie de dire un peu de dire un peu partout sur le terrain. Il faudrait par exemple qu’on arrive à occuper peut-être un peu plus aussi, à trouver davantage d’alternance pour ne pas devenir une équipe trop facile à lire. Mais on le travaille pour arriver dimanche à 100 % sur ce huitième de finale. Franchement, même si la dynamique est positive, on sait qu’il en manque encore beaucoup pour bien aborder ces gros matchs.

Cela signifie-t-il qu’il ne faut pas être uniquement enthousiasmant mais aussi pragmatique et efficace ?

Je pense qu’on doit avoir conscience de nos forces, qu’il faut garder cette confiance en nous, en attaque mais aussi en défense. Quand on décide de bien défendre, on le fait et on prend peu de points. Il faut juste basculer tous ensemble et bien se connecter. Contre Pau, nous sommes passés très proches de la correctionnelle. On ne va pas l’oublier, moi le premier. C’est un avertissement sans frais, on doit tous se le mettre derrière l’oreille pour avancer dans les prochaines semaines.

Mais n’aviez-vous pas déjà ce huitième de finale dans un coin de la tête ?

Franchement, je ne sais pas ce qu’il se passait dans la tête des uns et des autres mais je crois que chacun avait pourtant la tête au match du week-end dernier. Honnêtement, tu ne peux pas préparer un match en pensant à un autre. Le championnat est relevé et, s’il manque un peu d’état d’esprit, n’importe quelle équipe peut mettre à mal n’importe quelle autre. Bon, on a quand même pris quatre points et ça reste positif.

Avez-vous senti un basculement cette semaine à Ernest-Wallon ?

On monte petit à petit en température et en puissance mais on sent l’équipe concernée. Individuellement, on devra tous s’engager un peu plus pour préparer comme il le faut ce huitième. Chacun est conscient que le travail a été bien fait sur la phase de poule. Maintenant, il faut continuer.

Pierre-Louis Barassi contre Pau samedi dernier.
Pierre-Louis Barassi contre Pau samedi dernier. Icon Sport - Scoop Dyga

Que représente cette Champions Cup à vos yeux ?

C’est très spécial, surtout dans un club autant titré. J’ai envie de prendre tout ce qu’il y a à prendre, de faire partie d’aventures… Je ne suis pas le joueur parfait aujourd’hui mais je continue mon chemin, je bosse et on verra ce qu’il se passe pour moi. Je suis très heureux d’être dans cette équipe, dans ce club, de jouer les premiers rôles sur la scène française et sur celle européenne.

L’an dernier, vous étiez sorti prématurément sur blessure en demi-finale au Leinster, cela avait dû être dur à digérer…

De toute façon, j’ai déjà parlé de ma saison dernière. Sur les deux premiers matchs de Champions Cup cette saison, même si j’ai été blessé sur les deux suivants, je pense avoir montré un beau visage. C’était positif. Mais une saison est très longue. C'est dur et il y a une remise en question tous les week-ends. Il y a une énorme concurrence ici, ce qui fait monter le niveau de chacun. Rien n’est jamais acquis.

Effectivement, vous aviez eu des mots forts sur votre saison passée qui avait été décevante. Aviez-vous eu besoin de l’évacuer ?

(Il souffle) Peut-être, je ne sais pas vraiment. Je ne calcule pas vraiment ce que je dis. J’ai plutôt l’habitude d’être transparent. Je ne suis pas satisfait de la saison dernière, c’est une certitude. On va dire que je ne suis pas non plus satisfait de ce que je fais aujourd’hui même s’il y a eu de la progression. Je pense pouvoir faire mieux mais un match comme celui de Pau me laisse un goût amer. C’est le haut niveau et on sait que tout va vite dans les deux sens.

D’autant que la concurrence est importante au centre à Toulouse…

Le staff peut aujourd’hui s’appuyer sur beaucoup de profils différents au centre du terrain et donc trouver ses complémentarités comme il le souhaite. Je ne sais pas combien il y a eu d’associations différentes cette saison mais il y en a eu un paquet, car nous sommes six ou sept au poste, avec Pita (Ahki), Paul (Costes), Chocobares (Chocobares), Dimitri (Delibes) ou Soso (Guitoune). Il faut que je gagne à m’adapter encore un peu plus avec chacun des profils avec qui je joue parce qu’il y a peu de registres similaires entre nous.

D’ailleurs, si vous avez surtout évolué deuxième centre dans votre carrière, vous avez aussi joué premier centre cette saison…

Oui, et le rôle est différent. Trois-quarts centre, c’est un poste compliqué, car il demande d’être complet en attaque et en défense, puis il demande beaucoup d’adaptation. Ce poste est de plus en plus important dans les équipes. Aujourd’hui, sur la scène mondiale ou même nationale, toutes les grosses équipes s’appuient sur des grosses paires de centres. Je ne suis pas si jeune que ça mais je le suis encore un peu et j’ai beaucoup à apprendre.

Vous avez fait votre retour à Marcoussis en fin de Tournoi des 6 nations, même si vous avez connu une petite blessure. Cela vous a-t-il fait du bien mentalement ?

C’est encourageant et cela m’a permis de revoir un peu les mecs. J’ai l’habitude de faire des aller-retour sur les quatre ou cinq dernières années. Mais, dans le sport de haut niveau, tu peux être sur le devant de la scène un jour et être au fond du carrosse deux semaines plus tard. La parenthèse a été courte et je préfère maintenant me concentrer à 100 % sur la fin de saison du club. D’un point de vue personnel, je veux continuer sur une bonne lancée.  

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