Gaillard : "Une révolution culturelle"

  • Top 14 - Alain Gaillard (Castres)
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TOP 14 - L'ancien entraîneur de Castres et de Clermont, désormais de Tech XV a réagi aux propositions de Bernard Laporte et de la FFR sur la réforme des plaquages et des contacts suite au décès de Nicolas Chauvin.

Rugbyrama : Interdiction du plaquage à deux, obligation de plaquer en dessous du nombril... Que pensez-vous des idées qui ont surgi après le drame de Nicolas Chauvin ?

Alain Gaillard : Je rappelle bien qu'il ne s'agit que des propositions qui seront soumises à l'approbation de World rugby. Mais a priori, je suis plutôt favorable à tout ceci. Lors de plusieurs réunions techniques, je m'étais élevé contre les techniques de plaquage à deux, même si je suis conscient que ce sera difficile à obtenir. J'étais contre cette pratique issue du rugby à treize et de la créativité de ses techniciens, je l'ai toujours trouvé dangereuse. Je n'aimais pas cette façon d'utiliser un défenseur intérieur de prendre l'attaquant aux jambes alors que le défenseur extérieur intervenait en haut du corps pour repousser le joueur agressivement vers l'arrière en emprisonnant le ballon. Le danger venait de là. En plus, cette suppression, si elle voit le jour, serait une révolution culturelle dans notre sport.

Que voulez-vous dire ?

A. G. : Elle irait dans le sens de la continuité du jeu, elle revaloriserait les "un contre un". Elle provoquera peut-être un résurgence du jeu offensif, pénétrant et debout, avec beaucoup moins de passages par le sol. La vision de l'attaque et de la défense en sera peut-être transformée.

Quid des plaquages en dessous du nombril ?

A. G. : Pour ma part, j'étais déjà favorable à l'interdiction des plaquages au dessus des tétons, expérimentée lors du Mondial des Moins de 20 ans. Les premiers effets positifs se sont vite faits sentir. La FFR et la DTN sont donc allées encore plus loin. Je pense qu'il faut y voir les suites du décès de Louis Fajfwroski qui, ne l'oublions pas, est venu d'un plaquage à la poitrine. Je ne suis pas contre cette évolution bien sûr. Le climat est tellement anxiogène autour du rugby... À rebours de certains chiffres d'ailleurs.

Que voulez-vous dire ?

A. G. : En fait l'accidentologie du rugby est en baisse constante, le rugby français ne présente pas de particularités par rapport à cette tendance mondiale. La FFR et la LNR ont bien travaillé sur le sujet de la sécurité à travers l'observatoire médical, d'abord, mais aussi le hashtag "#Bien joué" destiné aux écoles de rugby. Il concernait l'interdiction du passage en force et la notion du toucher de deux secondes ? Nous n'avons pas attendu ces événements tragiques pour réfléchir au questions de sécurité.

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