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Ces Boks-là font peur

  • 20th October 2019, Tokyo, Japan;  Tendai Mtawawira tackles Japan prop Keita Inagaki. Rugby World Cup, quarter final, Japan versus South Africa;  Rugby World Cup 2019. Tokyo Stadium, Japan, Saturday 20 October 2019. 

Photo by Icon Sport - Tendai MTAWARIRA - Keita INAGAKI - Ajinomoto Stadium - Chofu (Japon)
    20th October 2019, Tokyo, Japan; Tendai Mtawawira tackles Japan prop Keita Inagaki. Rugby World Cup, quarter final, Japan versus South Africa; Rugby World Cup 2019. Tokyo Stadium, Japan, Saturday 20 October 2019. Photo by Icon Sport - Tendai MTAWARIRA - Keita INAGAKI - Ajinomoto Stadium - Chofu (Japon) Actionplus / Icon Sport - Actionplus / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Pour beaucoup et à commencer par l’ancien Wallaby Matt Giteau, les Springboks sont les favoris au titre. Difficile à contester, tant la bande à Rassie Erasmus a impressionné jusqu’alors. Et semble capable de vaincre sa bête noire, le pays de Galles, dimanche à Yokohama pour gagner le droit de disputer sa troisième finale.

"Ils nous ont cassé la gueule pendant quatre-vingts minutes. Les Sud-Africains étaient beaucoup trop costauds. Ils font tous 2,30 m ! Hormis le demi de mêlée et deux mecs derrière, ce sont tous des géants. Ils ont démoli notre mêlée et perturbé notre touche. Qu’est-ce que l’on pouvait faire ? On allait pas prendre quinze centimètres et vingt kilos dans la soirée…" Le ton est cru, le propos est drôle mais la réalité violente. Ces mots sont ceux de l’ailier japonais d’origine tonguienne Lomano Lemeki qui n’a rien d’un gringalet (1,80 m pour 92 kg). Mais le Japon, qui avait soumis l’un des meilleurs packs d’Europe, celui de l’Irlande, a été littéralement balayée en quart de finale par les surpuissants Springboks qui paraissent plus redoutables que jamais.

Pendant un moment, on s’était tout de même demandé si avec leurs nouvelles bombes miniatures (les trois-quarts Kolbe, Mapimpi et Am), les Boks n’allaient pas tenter de contourner la défense et vaincre les Brave Blossoms sur leur propre terrain, celui du jeu de mouvement. Naïfs que nous sommes ! Quelques jours avant, l’ancien capitaine aux 109 sélections, Jean De Villiers, nous avait prévenu : "Notre grande force a toujours été la dimension physique. Le problème, c’est qu’elle est devenue une faiblesse car longtemps, on ne s’appuyait que là-dessus. Depuis, les Springboks ont donc su étoffer leur arsenal en pratiquant un jeu de mouvement. Mais je ne pense pas que les Boks vont chercher à contourner les Japonais : d’abord, ils vont faire des mauls, les mettre sous pression en mêlée et mettre à mal leur défense avec leurs gros porteurs de balle. Après, je suis sûr que les trois-quarts sauront mettre des essais en débordement…"

Quand Faf de Klerk est mort de rire derrière un maul…

L’ancien "captain" avait vu juste. L’ailier Makazole Mapimpi a marqué un doublé. Et les Japonais n’ont réussi qu’une seule fois à pousser la mêlée bok à la faute. Une pénalité, leurs seuls points de la partie. Le reste ne fut qu’une boucherie. Le gaucher Tendai Mtawarira manqua de rendre paraplégique son vis-à-vis Keita Inagaki par un plaquage cathédrale. Les brutes que sont De Jager, Etzetbeth et Du Toit ont usé la valeureuse défense nippone. Faf De Klerk marqua son essai en assénant un raffût humiliant à Kenki Fukuoka après s’être retrouvé derrière un énième maul qui n’en finissait plus d’avancer. à tel point qu’il a même trouvé ça drôle : "à un moment, je me trouvais derrière le dernier joueur du maul et j’ai commencé à rire tellement on avançait… Je n’arrivais même plus à crier pour commander le maul, c’était incroyable." Voilà le visage de la nouvelle Afrique du Sud. Une équipe qui vous démolit avec le sourire. Et qui compte bien en faire de même avec les Gallois.

Des Gallois qui ont connu une semaine pour le moins mouvementée, puisqu’au delà du fait de se retrouver pris au milieu du couronnement de l’empereur japonais (lire par ailleurs), ils ont appris en début de semaine le forfait de leur troisième ligne Josh Navidi : "L’année passée, il a joué un rôle très important pour nous, il a été rayonnant. C’est dommage de perdre un joueur comme ça", regrettait Gatland. "C’est un de nos meilleurs joueurs depuis deux ans, prolongeait l’entraîneur de la défense Shaun Edwards. Tout le monde est triste pour Josh et, pour ma part, je perds un des meilleurs défenseurs de l’équipe. Il va falloir qu’un autre joueur endosse son rôle." Une absence qui affaiblit encore une défense que les Bleus avaient déjà maltraitée en quart.

Il faudra aussi qu’un Diable rouge endosse le rôle du sauveur de l’attaque, laquelle parût bien empruntée contre l’équipe de France. à tel point que quatorze des vingt points marqués par les joueurs de la principauté sont venus de gestes défensifs plutôt que des attaques placées ! Jonathan Davies est tout désigné pour endosser ce rôle. "Jonathan est un joueur crucial pour nous, un vrai roc, et nous avons besoin qu’il soit en pleine forme. Il faut qu’il soit en état de jouer. On espère qu’il sera sélectionnable", disait de lui la légende, Neil Jenkins, aujourd’hui en charge de la technique individuelle dans le staff. Quoi qu’il en soit et même s’ils n’ont pas la faveur des pronostics, les Gallois restent la bête noire des Sud-Africains : depuis leur dernier quart de finale du Mondial 2015 remporté par les Boks à Twickenham (23-19), les hommes de Warren Gatland ont remporté quatre victoires en autant de rencontres. Une situation qui fut finalement bien résumée par un supporter du XV du Poireau qui lança dans la rue, à un de nos confrères anglais : "On a vraiment une équipe de m.… c’est vrai, mais essayez de nous enlever de vos pompes !" Reste à voir si les Boks se laisseront marcher sur les pieds…

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