Alldritt, roi de Saint-Denis
Désigné homme du match pour la troisième fois du Tournoi en autant de sorties à domicile, le numéro 8 rochelais a une nouvelle fois éclaboussé le Stade de France de sa classe.
Les titres honorifiques ne sont pas nécessairement la tasse de thé de Gregory Alldritt, homme de la terre parfaitement imprégné de ses vertus, et bien conscient qu’un match de rugby se gagne d’abord sur le don de soi et l’esprit de sacrifice. Le truc ? Il est précisément que c’est pour ces raisons que l numéro 8 du Stade Rochelais ressort du lot, tant sa faculté à payer de sa personne saute aux yeux des spécialistes autant que du grand public… Élu homme du match lors des succès acquis au mois de février face à l’Angleterre puis l’Italie, Greg Alldrit a ainsi récidivé neuf mois plus tard, sans qu’il n’y ait rien à y redire. Fragilisé face aux Gallois par un œil fraîchement poché qui lui avait certainement valu de manquer le coup d’envoi qui fit couler tant d’encre, ainsi qu’un ballon d’essai, le Gersois s’est cette fois présenté sur le terrain à 100 % de ses capacités. Et les Irlandais en ont fait les frais, ainsi qu’en témoigne cette démentielle statistique de 24 plaquages réussis tout au long de la rencontre. "Pour un numéro 8, c’est un chiffre tout simplement hallucinant, témoignait en expert l’ancien all black Chris Masoe. Normalement, en défense, un numéro 8 est chargé d’assurer la couverture du fond du terrain, alors c’est extrêmement rare d’avoir à plaquer autant de fois… En fait, ce qui s’est passé, c’est que les Irlandais ont eu pendant pratiquement tout le match l’avantage de l’occupation u terrain (65 %) et de la possession (60 %). En clair, pendant les deux tiers du match, les Irlandais ont tenu le ballon dans le camp français. Sauf qu’ils ont trouvé à qui parler…" L’ouvreur Jonathan Sexton notamment, qui se retrouva à deux reprises pris dans la nasse du numéro 8 tricolore, pour autant de "stops" décisifs sur sa ligne d’en-but…
Pas une minute manquée du Tournoi
Mais faut-il pour autant résumer la prestation de Grégory Alldritt à son abattage défensif ? Bien sûr que non. Car s’il attendit la 29e minute pour toucher son premier ballon de la partie et qu’il ne porta ce dernier qu’à 8 reprises au total (soit deux fois moins que son vis-à-vis CJ Stander), Gregory Alldritt s’est malgré tout avéré des plus saignants sur toutes ses prises de balle, signant notamment plusieurs relais majuscules qui remirent le XV de France dans l’avancée, alors qu’il aurait pu céder au doute en fin de première période. Tout ce que l’on attend d’un numéro 8, en somme, dont le rôle de base consiste à faire avancer ses partenaires en permanence. "Un numéro 8 qui gagne ses collisions en attaque comme en défense donne un surplus de confiance énorme au collectif, pointe Masoe. Et là où Gregory Alldritt a énormément progressé ces deux dernières saisons, c’est qu’il n’est plus seulement performant sur des bouts de match, mais constant dans ses efforts et dans son efficacité pendant 80 minutes. Je crois qu’il n’est pas sorti du terrain une seule fois durant tout le Tournoi, c’est bien la preuve de son importance aux yeux de son staff."
D’autant plus que seuls le capitaine Charles Ollivon et le patron de la défense Gaël Fickou peuvent en dire autant… Désormais roi de Saint-Denis, Grégory Alldritt semble désormais avoir toutes les cartes en main pour étendre son royaume à l’Europe d’ici les trois prochaines années, et pourquoi pas au monde entier en 2023. Après tout, la finale d’une certaine compétition mondiale se jouera sur un terrain qu’il connaît désormais plutôt bien…
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