L’Usap, la force tranquille

Ce n’est sans doute pas contre l’Usap que le maintien se jouait, mais Yohann Authier était en droit d’espérer mieux de ses joueurs. « Il n’y a pas photo… On est tombé sur plus fort que nous. Je regrette simplement notre première mi-temps où on a été apathique. On a subi l’évènement ! » pestait le coach drômois. Comment s’opposer à cette analyse tant les Damiers ont paru déboussolés et impuissants face à ce mur catalan. Dominé sur les impacts, folklorique en touche, improductif dans le jeu au pied d’occupation, le VRDR a été aux abonnés absents.

Mais est-ce le fruit du hasard ? Cette équipe perpignanaise, qui surfait sur une série de trois victoires dont deux bonifiées a su faire déjouer son adversaire. « On connaissait leurs points forts sur la mêlée et les ballons portés, on devait les contrer dans ces secteurs », glissait Damien Chouly.

Mais le pack catalan ne s’est pas contenté de contenir son homologue drômois, il l’a surclassé. Cette maîtrise a permis de contrebalancer les imprécisions des trois-quarts usapistes comme le soulignait le trois-quarts aile Pujol : « Il va falloir que derrière on monte le curseur. Heureusement que nos gros nous ont portés ce soir car on a eu du mal à se trouver. »
En effet, un essai du deuxième ligne Shahn Eru sur un groupé pénétrant d’école et un essai tout en puissance du pilier Davit Kubriashvili dans les vingt-cinq premières minutes venaient juguler toute ambition drômoise de faire tomber le leader d’un soir. Pour le reste, la botte du jeune mais prometteur Jaminet a permis aux Catalans de caracoler en tête à la mi-temps.
 

En-but inviolé depuis 291 minutes

La physionomie du match laissait entrevoir une hémorragie côté VRDR. Mais l’entrée de son banc lui a permis de panser quelques plaies et de retrouver des couleurs.

Ce sursaut d’orgueil tardif, a certes secoué l’édifice catalan mais ne l’a pas fait fissurer. Solides en défense pour préserver une fois de plus son en-but inviolé, les Sang et Or ont eu le ressort nécessaire pour permettre à Dubois de parachever le travail des siens à la 65e minute, sur une ultime impulsion de Taumoepeau. Ce troisième essai, synonyme de bonus offensif, a été long à se dessiner. Cependant il est venu récompenser légitiment une équipe perpignanaise qui n’avait pas décidé de faire le voyage à vide. De quoi consolider leur capital confiance avant de recevoir vendredi prochain, Oyonnax, un concurrent direct à l’accession en Top 14.