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Champions Cup - Affamée, La Rochelle s’avance en dernière chance française face au Leinster

  • Victor Vito et les Rochelais se sont qualifiés pour la finale de la Champions Cup.
    Victor Vito et les Rochelais se sont qualifiés pour la finale de la Champions Cup. Icon Sport
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Brouillons, peu réalistes et maladroits, les Rochelais ont néanmoins logiquement écarté le Racing, dimanche, pour se donner le droit d’affronter le Leinster en finale de Champions Cup. Et quoi qu’on en dise, ils sont aujourd’hui les seuls à pouvoir abattre l’ogre.

On a ressenti milles choses, à Bollaert : l’odeur de graillon de la friterie Sansas, le vacarme du champ de bataille, l’absolue brutalité de la phase finale. On a eu l’impression, en fait, d’avoir traversé les dix derniers mois de compétition rien que pour vivre ce type de match, ces instants sauvages, prospères ou cruels selon que l’on est bourreau ou victime ; cette trace de peur, d’angoisse, qui se dissimule tant bien que mal sous l’euphorie des chants de supporters (« Au Noooord, c‘était les corons ! »), eux que l’on aurait pourtant jurés, dimanche, plus pêcheurs de moules ou cols blancs de La Défense que mineurs de fond du grand Ch’nord…

À Lens, le Stade rochelais s’est quant à lui logiquement offert le droit d’accéder à sa deuxième finale consécutive de Champions Cup. Dimanche après-midi, les coéquipiers de Grégory Alldritt étaient ainsi supérieurs dans tous les secteurs de jeu, que ce soit au niveau du combat collectif et des impacts, où les quintaux de « l’impitoyable Uini Atonio » (c’est ainsi que le surnomme Ronan O’Gara), Grégory Alldritt, Dany Priso et Pierre Bourgarit firent tant souffrir les Franciliens.

Ceux-ci, que l’on pensait plus denses qu’ils ne l’étaient l’an passé, à l’époque où cette même équipe rochelaise les avait tordus en demi-finale de Top 14, furent certes courageux, solidaires en défense, combatifs en mêlée mais ne purent finalement jamais enrayer la formidable marche en avant d’un pack à ce point puissant qu’il en devient effrayant. Jérémy Sinzelle, le trois-quarts centre rochelais, expliquait en fin de rencontre : « On n’a évidemment pas joué notre meilleur match de la saison. On a eu beaucoup de mal à mettre notre jeu en place. Mais on a su faire le dos rond sur les temps forts du Racing et petit à petit, répliquer avec nos armes. »

Grégory Alldritt : « On veut quelque chose de plus gros »

Sans totalement s’affranchir des contacts, les Racingmen, privés de leur arrière Max Spring la veille de la rencontre puis du pilier champion du monde Trevor Nyakane (blessé à l’échauffement), avaient clairement pris l’option, similaire à celle qui avait si bien fonctionné face aux Casimirs anglais de Sale, de jouer dans le champ profond, déplacer autant qu’ils le pouvaient ce monstrueux paquet d’avants rochelais, au sein duquel certains gonzes se tenaient les hanches au bout de vingt minutes.

Très vite, Virimi Vakatawa bonifiait même un ballon qui traînait pour aplatir le premier essai du match. En face, les Rochelais, certes maladroits et plus fragiles qu’à l’accoutumée, rendaient néanmoins coup pour coup et, supérieurs dans le combat collectif, répliquaient sur une mêlée enfoncée et une autre percussion de Grégory Alldritt, fort comme dix hommes au stade Bollaert.

Dans un monde idéal, les Rochelais auraient dû plier cette demi-finale en une heure et s’ils en furent incapables, le moment est à présent venu de désigner des coupables : au stade Bollaert, Ihaia West, qui a coûté si cher aux Rochelais par le passé, a perdu une nouvelle fois ses moyens face aux perches, laissant filer trois coups de pied a priori faciles, freinant sans le vouloir une victoire qui semblait à bien des titres évidente pour les Jaune et Noir.

Ici, une question demeure : aussi fort soit ce Stade rochelais, peut-il remporter quoi que ce soit cette saison avec un meneur de jeu s’effondrant dès que se dessinent les plus grands matchs ? Comment Ronan O’Gara, qui fut l’un des plus grands buteurs de ce sport, peut-il penser que son équipe laissera une empreinte dans l’histoire sans un ouvreur qui, aussi doué soit-il dans l’animation offensive, craque deux fois sur trois quand s’approche l’épilogue ? Ou alors, ROG sait-il quelque chose que l’on ignore ? C’est probable.

Mais là, comme ça, à quinze jours d’une finale de coupe d’Europe et un peu plus d’un mois du terme de la saison, on ne sait pas vraiment quoi. « Le plus grave, disait néanmoins Grégory Alldritt en fin de match, ce serait de banaliser une victoire en demi-finale de Champions Cup. Cette saison, le groupe a passé un cap. On a découvert la finale l’an passé, on veut quelque chose de plus gros. Fêter les demi-finales, ce n’est plus ce que l’on veut. »

La Rochelle, meilleure chance française

À l’heure où le Stade toulousain traîne la patte, rincé qu’il est par les grands combats du XV de France et secoué comme jamais par son récent tour d’Irlande, il est évident que le Stade rochelais est la meilleure équipe française du moment. Il va de soi que les titans de l’Atlantique sont plus solides que ne le seront jamais les Racingmen et qu’ils incarnent aujourd’hui la meilleure chance française en finale, face à l’ogre irlandais que l’on connaît tous.

« Je suis chauvin et à 100 % derrière La Rochelle, disait d’ailleurs le capitaine du Racing Gaël Fickou, après la rencontre. Ce qu’ont montré les Leinstermen face à Toulouse, c’est énorme. Mais les Rochelais ont prouvé l’an passé qu’ils savaient les battre. » 

Deux semaines avant l’un des matchs les plus importants de sa contemporanéité, il n’est donc pas question de complexe d’infériorité pour La Rochelle. Reste à réussir un dernier rush pour l’histoire. Car mourir peut attendre, après tout…

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