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Alldritt : la belle histoire

Par Rugbyrama
  • Arthur Iturria et Gregory Alldritt (France)
    Arthur Iturria et Gregory Alldritt (France) Icon Sport - Icon Sport
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Il y a trois ans, le troisième ligne centre du xv de France Rochelais jouait avec ses potes en Fédérale 1, à Auch. Aujourd’hui, il s’apprête à disputer une Coupe du monde de rugby, potentiellement comme titulaire. Récit d’une ascension fulgurante mais logique.

Il y a décidément de belles histoires à raconter au sein de cette troisième ligne française. La première qui vient à l’esprit est celle du troisième ligne toulonnais Charles Ollivon qui, en l’espace de quelques mois, est passé du statut de miraculé du rugby (après trois graves blessures à la même épaule) à celui de titulaire potentiel avec le XV de France pour la prochaine Coupe du monde. Mais il y a aussi celle du Rochelais Grégory Alldritt qui, vous allez le voir, vaut le détour. à tout juste 22 ans, on imagine que ce gamin de Condom, sous-préfecture du Gers qui compte environ 6 500 âmes doit se frotter les yeux tous les matins pour croire ce qui lui arrive : oui, il est bien au Japon. Oui, il a bien été retenu par le staff de Jacques Brunel et Fabien Galthié pour disputer la prochaine Coupe du monde. Mieux, il pourrait bien vivre celle-ci comme un titulaire au poste de numéro huit. Pourquoi ? Pour trois raisons : d’abord parce que l’habituel taulier au poste, Louis Picamoles, n’est plus aussi dominateur qu’avant. Ensuite, Alldritt sort d’une saison fracassante avec la Rochelle (26 matchs, 23 titularisations, 11 essais marqués). Et enfin, il n’a jamais déçu en sept sélections avec les Bleus. Sa présence n’est donc pas usurpée.

Tout cela alors qu’il y a tout juste trois ans, le minot de Condom jouait avec ses copains en Fédérale 1. On a fouillé dans les archives : le 11 septembre 2016, il était même titulaire avec le FC Auch pour la réception de Massy. Défait à la maison (14-21), le gosse avait même pris trois semaines de frigo avant d’être à nouveau titularisé… Trois ans plus tard et quasiment jour pour jour, le Gersois affrontera les Pumas. Et lui-même n’en croit pas ses yeux : "Ce qui m’arrive, c’est complètement fou. Je n’y pense pas trop car on se focalise souvent sur des objectifs à court terme : le match d’après, la semaine d’après, etc. Mais je m’en rends compte quand je rentre chez moi et que je vois mes copains. Là, on se dit qu’il y a trois ans, on jouait en "Féd 1" à Auch et c’est là que je me dis que les choses sont allées très très vite." Une progression qui s’est accélérée : "Je n’ai pas le sentiment d’avoir sauté les étapes. Je suis arrivé de Fédérale 1 à La Rochelle, puis Patrice (Collazo, N.D.L.R.) m’a fait jouer mes premiers matchs amicaux avant de rejoindre l’équipe Espoirs. Après six mois, j’ai été intégré à l’équipe première et j’ai enchaîné les matchs en première, ce qui m’a permis de rejoindre l’équipe de France. Donc tout est allé très vite, mais je n’ai pas l’impression d’avoir raté des étapes." Il est vrai que dit comme cela, le Rochelais n’a pas manqué un seul "checkpoint." Seulement, c’est la vitesse à laquelle il est passé de l’un à l’autre qui est folle.

Pas titulaire ou même en bonne voie pour l’être

Aujourd’hui, Grégory Alldritt vit son rêve éveillé. Et savoure chaque instant de son nouveau quotidien nippon : "C’est super d’arriver au Japon, le cadre au pied du Mont Fuji est magnifique ", lâchait-il dans un grand sourire. Mais il sait aussi le défi qui l’attend : "Nous étions tous impatients d’être là, et maintenant nous sommes tous impatients d’être au premier match. Je n’en rêve pas la nuit car je dors plutôt bien, mais on a tous hâte de jouer un match de Coupe du monde." Nous y sommes. L’Argentine. Les Pumas de Pablo Matera et Nicolas Sanchez. Quand on lui demande si ce premier match a des airs de finale, le Rochelais préfère pondérer la chose : "Une finale ? Oui et non. Bien sûr que ce sera un match important pour la suite. Mais il ne faut pas dénigrer des équipes comme les Etats-Unis et le Tonga car ils peuvent être des matchs piège. Il n’y a pas que l’Argentine dans la poule…"

Il n’en reste pas moins qu’au moment de poser le pied sur la pelouse du Tokyo Stadium le 21 septembre prochain, le jeune Gersois sera bien loin de la Fédérale 1 et de son FC Auch. Et pourtant, il pourrait bien être titulaire dans le couloir, comme il l’était trois ans auparavant face à Massy. Alors, grand huit ou remplaçant de luxe ? "Je n’aurais jamais pensé pouvoir disputer une Coupe du monde… Donc j’espère simplement que j’aurai du temps de jeu. Je ne me prétends pas titulaire ou même en bonne voie pour l’être, je me contente de travailler." Cette façon de procéder lui a plutôt réussi jusqu’alors… Pourquoi en changer ?

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