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À l’attaque

  • Tournoi des 6 Nations 2019 - Charles Ollivon et Mohamed Haouas (XV de France)
    Tournoi des 6 Nations 2019 - Charles Ollivon et Mohamed Haouas (XV de France) Midi Olympique / Patrick Derewiany
Publié le Mis à jour
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Impressionnants défensivement face à l’Angleterre, les Bleus ont démontré que l’apport de Shaun Edwards dans ce secteur était déjà évident. Mais il va s’agir, contre l’Italie, alors que les hommes de Galthié devraient avoir bien plus le ballon que dimanche dernier, de progresser dans la production offensive.

Si certains exagèrent leur enthousiasme derrière le réjouissant succès face à leurs meilleurs ennemis dimanche dernier, le plus pointilleux des managers pourrait leur rétorquer : "On a du talent, une bonne défense et une conquête fragile : on a appris quoi depuis la Coupe du monde ?" C’est volontairement excessif mais c’est du vécu. L’envie de s’emballer fut évidente lundi, tant le bonheur de dominer le XV de la Rose est grand. Mais quelques connaisseurs aiguisés n’ont pas hésité à pondérer l’excitation naissante. Comme le staff de Fabien Galthié, lequel a demandé à ses joueurs de savourer leur belle victoire autant que d’éviter de s’enflammer. La raison ? Tout ne fut pas parfait et les Bleus le savent.

Pour autant, il est déjà une immense satisfaction : déjà performante au Japon, la défense n’est pas apparue aussi forte depuis belle lurette. Il fut impressionnant d’observer le mur bleu repousser inlassablement les vagues adverses jusque sur sa ligne pendant de longues minutes. Les visiteurs s’y sont cassé les dents - avant de trouver l’ouverture quand le banc n’a pas réussi à insuffler la fraîcheur nécessaire - et y ont laissé trop de forces pour s’imposer à Saint-Denis. C’est là que les partenaires de Charles Ollivon ont construit leur match. "La défense nous a fait gagner", clamait François Cros dans les couloirs du Stade de France. De là à y voir un effet Shaun Edwards, il n’y a qu’un pas… Que chacun a effectué ! Responsable du secteur avec les Gallois de 2008 à 2019, l’ancien treiziste s’y est forgé une solide réputation avant d’apporter son expertise dans l’encadrement de Fabien Galthié depuis sa prise de fonction.

Sur le plan collectif, la fameuse "rush defense" a harcelé les Anglais pour "les mettre constamment sous pression, toujours monter fort et bloquer les extérieurs, les presser tout le temps et les remettre dans leur camp", selon Anthony Bouthier. La marque de fabrique d’Edwards. Dans les comportements individuels aussi, il a réclamé une plus forte implication. "Dans le combat et l’agressivité, l’apport de Shaun a élevé notre niveau, expliquait Grégory Alldritt. On a mis beaucoup de plaquages offensifs."

Entraînement à haute intensité axé sur les lancements

La première base est là. Pour le reste ? Le sélectionneur est conscient que le chantier offensif sera une prochaine priorité. Sur ce plan, quels furent les enseignements dominicaux ? Ce XV de France possède des attaquants hors normes : Antoine Dupont, Teddy Thomas, Romain Ntamack, Charles Ollivon, Gaël Fickou ou Virimi Vakatawa, et même Vincent Rattez et Anthony Bouthier qui se sont illustrés. Un arsenal qui n’a pas grand-chose à envier aux autres nations. Mais la question reste ouverte sur la faculté à accorder la symphonie. Face à l’Angleterre, les essais français sont venus autant d’exploits des joueurs précédemment cités que d’une forme de réussite sur celui inscrit après le coup de pied contré de Dupont.

Nombreux rétorqueront que la pluie a obligé les Bleus à s’adapter ? C’est vrai. N’empêche, si elle veut nourrir de légitimes ambitions dans ce Tournoi, l’équipe de France doit monter le curseur en attaque. Or, le contexte de ce week-end le permet. Sans faire offense à l’Italie, la troupe de Galthié affrontera la formation la plus faible de la compétition, qui n’apporte pas les mêmes garanties défensives que les autres, et les Bleus auront sûrement plus la possession du ballon que ce ne fut le cas dimanche dernier. Encore faudra-t-il l’utiliser à bon escient, pour trouver le bon dosage entre patience et ambition, entre initiative et précision. Comme l’a avoué Dupont après le premier rendez-vous de l’ère Galthié, il avait d’abord été réclamé "d’occuper au pied et de ne pas prendre trop de risques chez nous." Mais imaginer le staff appelé cette fois à se montrer plus entrepenant ne serait pas beaucoup plus étonnant… Il y avait peu de place au doute lors de l’entraînement ouvert aux médias mercredi.

Lors de celui précédant le rendez-vous anglais, le mot d’ordre était : "Comment se sortir du piège anglais ? Comment gérer les ballons renvoyés par l’adversaire ?" Là, Raphaël Ibanez n’a pas caché que la séance d’une heure était axée sur les lancements de jeu français. à chaque fois, le staff exige une très haute intensité mais, quand il avait demandé 3 500 mètres de course par joueur huit jours plus tôt, l’objectif est monté à 4 000. Et les minutes consacrées à la touche et la mêlée en fin de séquence, pour mettre en orbite les munitions bleues, étaient équivoques : les Bleus passent à l’attaque !

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Les commentaires (2)
picsaintloup Il y a 4 années Le 06/02/2020 à 23:59

100% d'accord et peut être même qu'avec la blessure de Vakatawa ... on pourrait tenter cette expérience !! Jalibert en 10, Ntamack en 12 ...

Le_Vauguierois Il y a 4 années Le 06/02/2020 à 21:16

Bonjour,
J'aimerais voir Jalibert entré sur le terrain... C'est un 10 exceptionnel, Sexton et Farrell réuni dans le même bonhomme... C'est le futur grand 10 de XV de France... Et Romain Ntamak n'es jamais aussi bon d'en premier centre !!
Amicalement.