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Champions Cup - Stuart Lancaster, « l’espion qui m’aimait »

Par Marc DUZAN
  • Ne nous y trompons pas ! C’est encore dans la peau d’un Leinsterman que Stuart Lancaster prépare ce choc de coupe d’Europe contre son futur club, le Racing 92. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
    Ne nous y trompons pas ! C’est encore dans la peau d’un Leinsterman que Stuart Lancaster prépare ce choc de coupe d’Europe contre son futur club, le Racing 92. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Samedi, au Havre, le Racing a rendez-vous avec l’une des meilleures équipes de rugby au monde et croisera la route, par la même occasion, de son futur patron sportif. La belle intrigue !

Il y a, d’abord, quelques raisons d’y croire : le Racing, qui reste sur cinq victoires consécutives en championnat et squatte la deuxième place du Top 14, joue plutôt bien depuis deux mois, s’est semble-t-il reconstruit un paquet d’avants conquérant et ce retour au premier plan fait son petit effet, sur le vieux continent. Mais il y a, aussi, de vraies raisons d’angoisser : le Leinster est invaincu depuis le début de la saison (neuf victoires en neuf matchs), est porté par la frénésie du meilleur joueur du monde (le flanker Josh van der Flier) et retrouvera même au Havre, sauf catastrophe, son meneur de jeu Johnny Sexton. à ce tableau macabre, Laurent Travers ajoute ceci : "Quelle est la première nation mondiale ? L’Irlande. Combien d’internationaux irlandais compte le Leinster ? Treize. Quelles sont les deux dernières défaites de cette équipe ? Une demi-finale de ligue celte (United Rugby Championship, N.D.L.R.) contre les Bulls et une finale de Champions Cup face au Stade rochelais, à la 81e minute de jeu ! Voilà qui nous nous apprêtons à affronter au Havre ! L’une des meilleures équipes du monde ! Et nous ferons tout pour déjouer les pronostics !" Dans ce but, Wenceslas Lauret, qui a joué deux saisons aux côtés dudit Sexton, lance une idée à creuser : "Il faudra défier Johnny, le harceler, ne pas le lâcher. Car lorsqu’il est soumis à une très grosse pression, il a parfois tendance à sortir du match..." Au bout du bout, on vous épargnera le long laïus propre à l’attachement -l’obsession, même !- du Racing pour la Champions Cup, une compétition que le club de Jacky Lorenzetti n’a jamais remporté malgrè trois finales disputées lors de ces six dernières années…

Entre Travers et Lancaster, aucun contact cette semaine !

Ce Racing-Leinster, revanche de la finale de mai 2018 remportée par les Blues (15-12), aura aussi pour lui un autre atout et sera, pour le coach des Blues Stuart Lancaster, l’occasion de voir de plus près l’équipe qu’il dirigera la saison prochaine. Bizarre, n’est-ce pas ? "Non, nous répondait-il lundi soir. Ma mission au Racing commencera le 1er juillet. D’ici là, je suis tout dévoué au Leinster et je ferai tout pour mener cette équipe jusqu’à la finale de Dublin, au printemps prochain." Cette semaine, Travers et Lancaster, qui échangent tous les jours ou presque depuis trois mois, ont donc opté, eu égard aux circonstances, pour la politique du "zéro contact" et ne reprendront le fil de leurs discussions qu’après ce match d’ouverture. Entre eux, il sera alors question de recrutement, de logistique mais aussi de projet sportif.

à ce sujet, qu’est-ce que l’ancien sélectionneur anglais souhaite donner au Racing, la saison prochaine ? "Après avoir dirigé l’Angleterre à cinquante reprises (de 2011 à 2015, N.D.L.R.) puis le Leinster pendant six ans, poursuivait-il, je pense déjà avoir un peu d’expérience. Mais ce que je souhaite, surtout, c’est poursuivre le chemin entrepris par le club au niveau de la formation. C’est à ce poste que j’ai intégré en 2008 la RFU (fédération anglaise) : découvrir de nouveaux talents, former des joueurs, c’est le sens premier de notre job d’entraîneur. Je ne serai pas au Racing pour gérer des internationaux." Et puis, à l’instant où on lui demandait quel style de jeu voulait-il imposer dans les Hauts-de-Seine, Lancaster nous renvoyait dans un sourire à ce que proposent les Leinstermen depuis six saisons, soit un produit à la fois viril, spectaculaire et diablement efficace. Un produit séduisant et létal. Le genre de truc qui, placé entre des mains mal intentionnées, pourrait bien refroidir l’ambiance au Havre et stopper net la belle série des Racingmen. De quoi flipper, pas vrai ?

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