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Pro D2 - Dans le sillage des Montois...

Par Emmanuel Massicard
  • Dans le sillage  des Montois...
    Dans le sillage des Montois...
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Disputé comme jamais cette saison, le championnat de ProD2 confirme sa montée en puissance et impose son modèle autour de ses fiefs traditionnels. Des promesses pour l’avenir...

Alors, qui pour prétendre que le Pro D2 n’était pas intéressant ? Qu’elle ronronnait et ronronne encore, au gré des contractions d’un ventre trop mou et beaucoup trop imposant pour que l’antichambre de l’élite française soit véritablement le théâtre de luttes acharnées en vue de la qualification ou de la relégation ? Et qui pour se plaindre du niveau trop disparate, globalement faible, ou plus encore d’une trop faible concurrence venant nourrir le suspense ? Qui ? Pas nous, en tous les cas.

Il est bel et bien fini le temps où deux ou trois cadors surdimensionnés traçaient leur route vers la montée sans jamais trembler face à une adversité limitée. Ce temps où autant d’équipes formaient un "gruppetto" beaucoup trop rapidement promis à la relégation vers le monde amateur. Rendons hommage à ces galériens souvent anonymes, dindons de la farce d’un rugby à deux vitesses qui peinait à accorder ses violons entre amateurs et professionnels. Parce que pendant longtemps, le fossé était beaucoup trop grand.

Cette saison, les critiques habituelles se sont donc atténuées au fil d’un championnat totalement fou qui, vous l’aurez vu, s’est dénoué sur le fil lors de la dernière journée de la saison régulière. Le verdict est sans appel : l’Aviron Bayonnais accompagnera Mont-de-Marsan en demi-finale, qualifiés directement et donc au repos la semaine prochaine. Oyonnax et Nevers recevront en barrages, respectivement Colomiers et Carcassonne. Enfin, dans la soute du classement, Bourg-en-Bresse accompagne Narbonne vers la Nationale. Les Bressans qui chutent sur l’ultime marche et qui voient donc Rouen se maintenir d’un rien, au terme d’une saison éprouvante pour les Normands.

Des jaunes et noirs qui brillent

à bien y regarder, tout s’est joué à la photo finish de cette 30e et dernière journée de la saison régulière dans l’anonymat relatif d’un jeudi soir. Il y a là, de quoi nourrir de profonds regrets tant la fête aurait été belle, avec encore plus de monde dans les stades. C’est qu’à l’heure de l’ultime coup d’envoi, pas moins de sept équipes étaient encore engagées dans une lutte décisive et sans rappel : Bayonne et Oyonnax pour leur place en demie ; Carcassonne, Colomiers et Provence pour deux tickets en barrage ; Rouen et Bourg pour leur maintien…

Avouez qu’on fait difficilement mieux pour clôturer en beauté cette saison dominée par le surprenant Stade montois et sa rafraîchissante jeunesse emmenée par la pépite Léo Coly. Sans oublier le parcours magnifique des Carcassonnais de Frédéric Calamel et Christian Labit qui ont confirmé leurs promesses de la saison dernière et encore franchi un palier au fil des rencontres. Admirables Audois aux moyens financiers limités, qui entrent aujourd’hui dans l’histoire du club en s’invitant pour la première fois à la table des phases finales de Pro D2. Décidément, le Jaune et Noir est une couleur qui brille. Un indice pour le Top 14 ? Les supporters rochelais pourraient bien y croire…

Ce championnat intense, certes parfois encore un brin chaotique mais jusqu’au bout incertain et passionné, est le signe d’une évolution remarquable du rugby d’élite français. Il s’est structuré et professionnalisé au fil des ans jusqu’à irriguer ce fameux Pro D2 qui porte son propre modèle économique et qui impose désormais ses codes, son rugby et son histoire. Assez pour imposer le respect, justifier les principes de solidarité et mériter un soutien populaire toujours plus important en retrouvant, souhaitons-le ardemment, la liesse du week-end en lieu et place de l’anonymat des jeudis soirs…

Vous l’aurez compris, tout n’est pas rose dans l’antichambre de l’élite. Si le Pro D2 poursuit sa progression sportive, financière et structurelle, le fossé reste encore gigantesque avec le Top 14 qui poursuit lui aussi son ascension. Pour réduire l’écart, il faudra certainement plus qu’une réforme de l’accession (montée directe pour le premier du classement) ou que les bonus liés aux droits télévisuels pour permettre aux promus de rivaliser. Parce que les Montois, Bayonnais et autres Oyomen méritent plus que notre respect.

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