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Les explications d'une nouvelle compétition excitante sur bien des points

  • L’équipe d’Albi, entraînée par Arnaud Méla faisait partie des formations qui ambitionnaient d’accéder au Pro D2 et ont poussé dans le sens de la création de cette division Nationale.
    L’équipe d’Albi, entraînée par Arnaud Méla faisait partie des formations qui ambitionnaient d’accéder au Pro D2 et ont poussé dans le sens de la création de cette division Nationale. La Dépêche du Midi
Publié le Mis à jour
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Alors que la Fédérale 1 devait passer à 60 clubs, le refus par la LNR d’intégrer deux clubs supplémentaires en Pro D2 a créé le contexte nécessaire pour anticiper la création de cette division intermédiaire. Quatorze clubs se retrouveront ainsi sur la ligne de départ, avec l’ambition d’intégrer sur le long terme le giron du rugby pro. Reste que cet équilibre demeure encore fragile, entre un contexte économique incertain et les difficultés historiques connues par le rugby pour pérenniser cette division...

Ce fut un des feuilletons de l’été, ou plutôt du printemps, qui correspondit étroitement à la pandémie de covid-19. On parle ici, bien sûr, de la création de cette nouvelle division voulue comme une passerelle entre les mondes professionnel et amateur, dont la genèse mêle phénomènes d’aubaine et luttes d’influences politiques. Inutile de vous refaire ici le cours de l’histoire… Tout au plus se contentera-t-on de vous rappeler que s’entrechoquèrent ici, pêle-mêle : la fin brutale de la saison sportive ; le refus par les clubs professionnels d’accueillir deux clubs de Fédérale 1 la saison prochaine ; la guerre de pouvoir entre Bernard Laporte et Paul Goze ; la perspective effrayante d’une Fédérale 1 à 60 clubs ; un article publié dans ce même journal révélant les intentions de la FFR de mettre en place une poule Nationale en 2021-2022 pour mieux préparer les gros clubs de Fédérale 1 à intégrer le Pro D2 ; une interview du président de Bourg-en-Bresse toujours dans ces mêmes colonnes appelant à anticiper la manœuvre… Bref, un véritable chaos, dont jaillit la lumière après que Bernard Laporte se saisit personnellement du dossier. Voici comment, après une consultation auprès des clubs (approuvant à plus de 80 % la création de cette nouvelle division), la Nationale ressuscita de ces cendres, plus excitante que jamais.

Financement bicéphale

Pourquoi ? D’abord parce que, comme on l’a écrit plus haut, cette division se veut une passerelle entre les clubs professionnels et les amateurs, ainsi qu’en témoigne son financement de 1,3 million d’euros (dont 80 % sont destinés au développement des structures de formation) réparti équitablement entre FFR et LNR. Et que, dans l’optique de rejoindre le Pro D2, des clubs comme Bourg-en-Bresse, Albi, Massy, Narbonne et tant d’autres sont bien décidés à se préparer comme tels. "Il faut comprendre que lorsqu’on dirige un club qui vise la montée en Pro D2, il semble plus intéressant d’évoluer dans une division qui l’y prépare, expliquait le président de Bourg Jean-Pierre Humbert. Or, la Fédérale 1 en l’état actuel ne préparait pas à se maintenir en Pro D2. On l’a bien vu cette saison avec les parcours de Valence-Romans et de Rouen, il faut pratiquement deux mois pour s’adapter aux exigences du Pro D2. Sportivement, c’est tout de même un critère indispensable pour négocier au mieux une éventuelle montée que d’avoir des matchs relevés tous les week-ends."

La crainte du contexte économique

Reste que tous les doutes ne sont pas encore levés, et ne le seront que par l’avenir... Cette semaine, l’expérimenté Michel Ringeval (dont le club de Chambéry, 18e national, fut le dernier engagé après les refus de Saint-Jean-de-Luz, Mauléon, Vienne et Trélissac) nous livrait même ses craintes quant à la pérennité de cette future division. "En ce qui me concerne, j’ai toujours été sportivement favorable à une Pro D3, car il y avait en Fédérale 1 trop de disparités. Des clubs à 400 000 euros de budget qui affrontaient des clubs aux moyens dix fois supérieurs, ce n’était pas normal… Mais dans mon esprit, cette division devait être vraiment professionnelle, sous l’égide de la LNR. Là, j’ai l’impression qu’il y a une espèce de fuite en avant, que certains clubs qui n’ont pas encore les moyens d’être pros se lancent dans cette aventure en comptant sur les aides qu’on leur reversera. Je ne suis pas sûr que cela soit la bonne méthode... Et puis, là où je m’interroge vraiment, c’est que tout le monde parle d’un contexte économique très difficile lié à la crise de la covid-19, avec des baisses de partenariat estimées autour de -30%. On me dit que pour ces clubs, la perspective de la division Nationale sera un argument pour amortir cette baisse, que les partenaires seront davantage enclins à remettre la main au portefeuille. Je demande à voir…" En effet, le succès de la Nationale ne se mesurera pas seulement sur le plan sportif mais aussi économique, avec la capacité des clubs à ne pas reproduire les erreurs du passé. "L’état d’esprit global a changé, prophétisait le vice-président de la FFR Maurice Buzy-Pucheu. Avant, un club qui descendait voulait remonter tout de suite. Aujourd’hui, on voit qu’ils prennent davantage le temps de se restructurer sportivement et financièrement, pour rebondir sur un moyen terme sans se mettre en danger." À vous de le prouver, Messieurs...

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